REGION POITOU-CHARENTES
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NOVEMBRE 1969 N° 1
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Organe de Liaison et d'information
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N° 1 Novembre 1969
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SOMMAIRE --------
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Ce bulletin, dont les ambitions resteront modestes, répond aux voeux
exprimés par plusieurs d'entre vous, d'être informés des différents
problèmes
de la circonscription, des solutions qu'on peut y apporter, du travail
effectué dans l'ensemble de la région, des moyens dont dispose la Direction
des Antiquités etc...
Il nécessite, pour avoir une raison d'être, que ceux qui le reçoivent,
participent à son existence, en l'orientant, c'est-à-dire, en en suggèrant le
contenu. Il n'a de sens que s'il est utile ; c'est pourquoi, il n'aura, a
priori, aucune périodicité fixe, et aucune vocation à durer s'il n'est
efficace.
Faites-nous part de vos opinions ; nous reproduirons vos lettres si vous le
souhaitez. Ce bulletin est ouvert à tous dans la limite toutefois où le
problème évoqué est d'un intérêt général.
M. NICOLINI, directeur des Antiquités historiques Poitou-Charentes, après
avoir remercié les archéologues de la circonscription d'être venus si
nombreux, rend hommage à son prédécesseur M. EYGUN, qui a eu la
lourde charge
d'organiser puis de développer le service régional des Fouilles et Antiquités.
Il expose les objectifs de cette réunion dont le premier est de prendre
contact.
M. le directeur parle ensuite des problèmes de fonctionnement de la
circonscription archéologique. Il évoque les difficultés de tous ordres, que
les fouilleurs rencontrent sur leurs chantiers, la complexité de la mission
des correspondants, les tâches multiples de la direction régionale ; il parle
à ce propos, de la tentative poursuivie cette année, en particulier par la
rédaction de circulaires archéologiques et administratives.
M. le directeur annonce alors, son projet de créer une Ecole de fouille
régionale, dans le cadre de l'Université de Poitiers, qui exercerait son
action sur les différents chantiers de la circonscription. Il précise
l'organisation générale de cette école, indiquant qu'elle comprendrait
essentiellement trois volets : des cours théoriques à la faculté des Lettres
de Poitiers, des stages pratiques sur les chantiers, et la création d'un
laboratoire de céramologie et de restauration des objets.
M. NICOLINI demande aux différentes personnes présentes de bien vouloir
prendre la parole pour donner leur avis sur ce problème et sur tous ceux qui
leur sembleraient intéressants à voir discuter.
M. MOREAU, directeur du chantier de Chassenon, témoignant de son
intérêt
pour la mise en place de l'école de fouille, demande si l'on peut en espérer
la création prochaine.
M. le directeur regrette que cela ne soit possible cette année, de la part
de l'Université [p. 3] vu les circonstances, mais avec M. le Recteur, souhaite
une création de fait.
M. POTUT, directeur du chantier de Vendeuvre, désire que soit
précisé le
personnel qui travaillera dans ce laboratoire et si on accès sera uniquement
réservé aux étudiants ?
M. le directeur précise que ce sont les chantiers de la circonscription qui
fourniront le matériel de travail des laboratoires. Quant aux cours
théoriques, les autorités universitaires désirent actuellement qu'ils soient
réservés aux étudiants et que soit délivré un
diplôme.(1)
M. POTUT, témoigne de son désaccord sur ce point, affirmant que
l'archéologie intéresse toute la « jeunesse » et que son accès
ne doit pas
être limité à des privilégiés. Il cite à ce propos,
l'excellent concours qu'il
a obtenu des groupes de jeunes réunissant des étudiants, des ouvriers, des
agriculteurs, sans distinction de classe sociale ou de profession.
M. EYGUN, directeur honoraire des Antiquités, exprime sa conviction que
l'archéologie est avant tout une vocation.
M. POTUT, exposant ses idées sur le fonctionnement des chantiers de
fouille, souligne que les fouilleurs ne doivent pas être considérés comme des
« terrassiers ou des ronds de cuir » par l'administration, que les directeurs
de chantier et leur équipe ont un droit de participation et d'information à
toutes les décisions prises à l'échelle nationale. Il rappelle le
caractère
bénévole de leur travail.
M. MOREAU, fait remarquer qu'il considère l'initiative de la présente
réunion comme un exemple de cette participation souhaitable.
M. le directeur reprend les idées de M. POTUT : participation, admission de
tous dans l'école de fouille, citant l'expérience malheureuse qu'il avait
tentée avec les étudiants d'Histoire de l'Art, cette année, sur le chantier de
Vendeuvre. Il précise également, qu'un effort a été fait dans le sens
de la
participation, puisque M. MOREAU vient d'être nommé à une commission
nationale.
Dom COQUET, de l'abbaye de Ligugé, suggère que l'admission à
l'école de
fouille, soit permise à ceux qui auraient déjà participé effectivement
à des
chantiers. Ainsi une sélection s'opérerait, ce système apportant une garantie
sur la qualité des fouilleurs.
M. le Directeur, répond qu'il voit à cela un inconvénient : les cours
théoriques doivent [p. 4] précéder les stages pratiques.
Dom COQUET, M. FRITSCH, directeur du chantiere de Vieux-Poitiers, M. CAMUS
de Chauvigny, expriment tous leur conviction que le premier contact et la
première initiative doivent se faire sur les chantiers. L'ensemble des
orateurs s'élèvent aussi contre la sélection des participants à la
partie
théorique de l'école de fouille.
M. CAMUS, abordant un autre volet de l'intérêt de la création de
l'école de
fouille, insiste sur la difficulté des conditions matérielles en ce qui
concerne les moyens scientifiques de prospection et d'analyse des résultats
obtenus. Il demande si cette école de fouille ne pourrait pas mettre sur pieds
un centre de documentation qui orienterait les responsables de chantiers sur
les différents spécialistes, susceptibles d'identifier le mobilier découvert ?
M. PROUST, de Chef-Boutonne, souligne ces difficultés.
M. l'abbé REIX de Mazamas, précise, dans ce même sens,
l'intérêt qu'il
pourrait y avoir à des contacts entre les différents responsables de
chantiers.
M. POTUT, affirme les précieux résultats qui découlent des
échanges avec
d'autres fouilleurs.
M. le directeur propose la création d'un « bulletin régional
d'archéologie » qui diffuserait les renseignements de cet ordre.
Différents problèmes sont alors évoqués :
-- celui de l'achat des terrains par M. MALLET, maire de Merpins
-- celui du recrutement des fouilleurs, en particulier de la
participation des Maisons de Jeunes, par MM. MARCEL, de Montmorillon, FRITSCH
et POTUT.
M. le directeur souhaite que soit abordé le problème des circulaires
rédigées par la direction régionale.
M. MOREAU, pense que la partie administrative devrait être envoyée aux
maires et aux directeurs d'école.
Il s'en suit un long échange sur l'information nécessaire du public et le
moyen d'y parvenir.
Dom COQUET et M. GABET, suggèrent la publication d'articles dans la presse
locale.
Le Dr MERLE, offre d'imprimer les circulaires dans le bulletin de la
Fédération des [p. 5] Sociétés savantes des Deux-Sèvres,
avec tirés à part.
M. MARCEL fait valoir l'intérêt pédagogique des émissions de
télévision et
M. GERMOND précise que la direction Préhistorique a envisagé
également le
problème.
M. GENDRON émet une restriction. A son avis, une émission de
télévision ne
peut remplacer le contact direct avec les agriculteurs.
M. LASSARADE de Pons, pense que la meilleure façon de toucher les
Instituteurs est de passer par l'Inspection d'Académie : plusieurs orateurs
signalent que le bulletin de cet organisme a déjà ouvert ses colonnes à
l'information archéologique régionale.
M. MORINEAU de Vendeuvre, exprime le souhait que des articles d'information
soient passés dans les journaux agricoles professonnels. (La Vienne Rurale...)
M. POTUT rappelle les bons résultats obtenus en ce sens par la création des
sociétés locales, autour des grands chantiers de fouille.
M. GAGNERE de Villefagnan, fait part de l'initiative qu'il a prise avec ses
amis, d'effectuer des conférences dans les communes de son canton, pour
sensibiliser les agriculteurs aux problèmes de l'archéologie. Les résultats
obtenus sont très satisfaisants.
M. BOISSET, correspondant départemental pour les Deux-Sèvres,
évoque un
autre volet de ce problème de l'information : celui des réseaux de
correspondants principaux et secondaires. Il parle du problème de leur
structure, de l'intérêt qu'il faut maintenir pour obtenir de bons résultats,
du temps et des crédits que cela nécessite. Il demande à M. le directeur, de
préciser la façon dont l'administration centrale envisage le rôle des
correspondants et des informateurs.
M. le directeur répond que le ministère est favorable à ces
réseaux de
correspondants, mais que les crédits nécessaires à leur fonctionnement, ne
sont pas prévus pour l'instant ; ils doivent rester bénévoles.
M. BOISSET, poursuivant ses idées, tout en acceptant celle du
bénévolat,
réaffirme que le temps nécessaire à cette occupation est
considérable. Il
conclut en regrettant que cette situation conduise trop souvent à ne pouvoir
pousser jusqu'à leurs conclusions, les travaux entrepris. La solution devrait
être une réorganisation complète du système.
M. PIVETEAU, correspondant départemental pour la Charente, développe les
idées de M. BOISSET [p. 6] en énonçant les tâches multiples qui
incombent aux
correspondants : surveillance des chantiers de fouille, des découvertes
fortuites, interventions de sauvetages, création de réseaux d'informateurs,
inventaire etc... Ce travail nécessiterait un secrétariat spécial à
l'échelon
départemental.
M. GABET, correspondant départemental de la Charente-Maritime, approuve
l'opinion de ses collègues.
M. le directeur, après avoir repris ses différents points, demande aux
participants si d'autres questions doivent être abordées.
M. MOREAU fait alors une fort intéressante communication sur le problème
de
la conservation des enduits et sur les essais qu'il a tentés à Chassenon,
récemment. Il émet l'opinion qu'on ne doit fouiller que ce que l'on peut
immédiatement protéger.
Plusieurs orateurs souhaitent recevoir des consignes techniques sur la
conservation des enduits et sur le problème général des consolidations.
M. le directeur remercie M. MOREAU et élargit le débat sur le
problème de
la restauration des édifices et sur les crédits nécessaires. Il suggère
que
ces problèmes techniques soient abordés dans le « bulletin régional
d'archéologie ».
Plusieurs questions, en rapport avec l'achat ou la location des terrains,
sont discutées : prix locatif des terrains de fouille, prix de vente d'un
terrain archéologique, indemnités aux propriétaires des terrains
bouleversés.
Selon quels critères ? Les orateurs et particulièrement MM. PIVETEAU, GAGNERE,
Dom COQUET, MOREAU, Dr MERLE, MARCEL, souhaiteraient qu'une décision de
principe soit prise à l'échelon ministériel.
M. FLAUD de Merpins, évoque le problème des relevés
topographiques et des
difficultés que les fouilleurs éprouvent à les effectuer dans certains
terrains.
M. le directeur répond que c'est effectivement un problème important qu'il
a tenté de résoudre en partie cette année, et que d'autre part, la
circonscription doit recevoir désormais une aide des architectes du bureau
d'Architecture Antique du C.N.R.S.
M. FLOURET de La Rochelle, demande des informations au sujet du classement
de la chapelle du Lycée Fromentin, qu'il fouille actuellement.
[p. 7]
M. le Directeur répond que ce classement est en cours et en raison de
l'heure avancée, conclut cette séance.
Il remercie les participants d'être venus si nombreux et d'avoir bien voulu
animer cette réunion.
Le principe de réunions périodiques est retenu.
Séance levée à 18 h.
N.B. Tous les participants à la réunion du 25 oct. 1969, sont invités
à
préciser ce compte-rendu et à faire parvenir, à la direction régionale,
leur
avis sur les questions qui y ont été discutées ou sur tout autre
problème
archéologique concernant leur activité.
(1) Le cours d'archéologie de M. NICOLINI a lieu à la Faculté des Lettres
tous
les Samedis matin de 11 h à 12 h, et il est de fait ouvert à tous.
en 1969
---------------------------------------- Pour répondre au désir exprimé par plusieurs participants à la
réunion du
25 oct., nous produisons la liste des prospections en cours et de leurs
responsables.
Retour au texte.
[p. 8]
VIENNE | CHARENTE | DEUX-SEVRES | CHARENTE- MARITIME | TOTAL | |
---|---|---|---|---|---|
SONDAGES | 18 | ||||
CHANTIERS | 6 | ||||
SAUVETAGES | 30 |
Département de la VIENNE
Sondages
Gençay : « château » M. VIGNAUD -- Poitiers -- mise au jour de
vestiges
Chauvigny : « château » Société archéologique de
Chauvigny -- dégagement
des vestiges
Villesalem : « abbaye » -- M. BELLIARD, Bordeaux -- prospection dans le
cloître
Montgame : « La marauderie » -- M. PIBOULE, Châtellerault, prospection
d'un
souterrain
Sauvetages
Civaux : « carrière Auzanneau » -- M. GENDRON, BOISSET et direction
des
Antiquités -- découverte d'un four de potier romain avec céramiques
Naintré : « les fonds des Berthons » -- MM. FRITSCH et GOULET,
Châtellerault -- cave romaine, matériel abondant
Poitiers : « église Montierneuf » -- M. LOMBARD, Poitiers -- mise au
jour
niveau romain sépultures Moyen-Age
Vouillé : « cimetière » -- Direction des Antiquités --
sarcophages
mérovingiens
Sillars : « route de » -- Direction Antiquités historiques et
préhistoriques -- sépultures
Lathus : « abside église » -- Direction Antiquités -- sarcophage
de bois
Chantiers de fouilles
Civaux : « cimetière » -- MM. EYGUN et PAPINOT, Poitiers --
nécropole
mérovingienne
[p. 9]
Naintré : « théâtre du Vieux-Poitiers » -- M. FRITSCH et
société de
Châtellerault -- mise au jour du théâtre
Vendeuvre : « les Tours Mirandes » -- M. POTUT et société de
Vendeuvre --
mise au jour des vestiges du temple, fouille d'une cave etc...
St Léomer : « Mazamas » -- Dr de LAVERGNE, Nancy -- fouille du
sanctuaire.
Département de la CHARENTE
Sondages
Merpins-Vieux-Bourg : « château » -- MM. MALLET et FLAUD, Merpins --
déblaiement des vestiges
Barbezieux : « cave rue Jambon » -- société de Barbezieux --
mise au jour
des vestiges
Chalais : « château » -- société de Barbezieux -- mise au
jour des vestiges
Jarnac : « Les Champagnolles » -- M. PIVETEAU -- fouille de fours de potier
gallo-romains
Sauvetages
Montbron : « la chapelle » -- M. GABILAN, Montbron -- sarcophages
Embourie : « les Châtelliers » -- M. GAGNERE, Villefagnan -- monument
gallo-romain
Brettes : « motte » -- M. GAGNERE -- prospection au cours de travaux
Chantier de fouille
Chassenon : « caves de Longeas » -- M. MOREAU, Rochechouart -- mise au
jour
du monument des eaux.
Département des DEUX-SEVRES
Sondages
St Généroux : « cimetière de la Combe -- MM. GERMONT, de
JUCLERES
La Crêche : « La Fougeoire » -- M. MARSAC, Chavagné et M.
JARRY --
prospection substructions gallo-romaines
Clussais la Pommeraie : « Le Patureau Payré » -- M. PROUST, Chef-
Boutonne
-- vestiges gallo-romains
Ardilleux : « Motte Tuffau » -- M. PROUST -- prospection superficielle
Sauvetages
Prahecq : M. METAYER, Niort -- sépultures mérovingiennes
[p. 10]
Niort : « Prieuré St Martin » -- M. BOISSET -- nécropole
mérovingienne
Niort : « Le Jaulne » -- M. DEBIEN, Niort -- substructions gallo-romaines
Niort : « Bessac » -- M. JARRY, Chavagné -- substructions gallo-
romaines
Marigny : M. BOISSET -- sépultures mérovingiennes
Aiffres : M. BOISSET -- sépultures mérovingiennes.
Département de la CHARENTE-MARITIME
Sondages
La Flotte en Ré : « abbaye des Chatelliers » -- M. l'abbé
HERAUD, La
Rochelle et M. ROBERT, St Clair-Hérouville -- mise au jour des vestiges
La Rochelle : « Lycée E. Fromentin » -- M. FLOURET, La Rochelle --
déblaiement des sous-sols
Fouras : « le Sémaphore » -- M. ORY et les amis du sémaphore
-- déblaiement
sous-sols
Thairé d'Aunis : M. GABET et la société de Rochefort -- site à
sel
Le Breuil Bertin : « Motte féodale » -- M. l'abbé METAYER, la
Rochelle --
déblaiement vestiges
Pons : « Touvent » -- M. LASSARADE et société de Pons --
repérage voie
antique etc...
Sauvetages
Bussac : « Port Bertaud » poteries médièvales et modernes -- M.
GABET
Néré : « Lépinoux » -- M. GABET -- sarcophage
mérovingien
Rouffignac : « terrier de faux » -- M. ROUVREAU, Saintes -- sarcophage et
plaque boucle
Echebrune : « Les Allées près Meussac » -- M. LASSARADE --
souterrain
Thairé d'Aunis : « Les Ardilleux » -- M. GABET -- sarcophages
Chantier de fouille
St Agnant : « Le Châtelet » -- M. GABET et société de
Rochefort -- repérage
d'un ensemble monumental gallo-romain.
N.B. Dans la présente liste, nous n'avons pas indiqué l'importance des
travaux effectués, mais il est indispensable de préciser que l'ampleur des
interventions est fort différente, puisque certains sauvetages, par exemple,
n'ont duré qu'une journée et que d'autres ont atteint de [p. 11] nombreux
mois. Cette liste n'a donc qu'une valeur informative ; on ne saurait conclure
de l'importance du travail effectué dans les départements, par simple lecture
de ce tableau.
D'autre part, des oublis ont pu se glisser, particulièrement dans
l'énumération des sauvetages qui présentent souvent des formes
d'intervention
fort diverses.
La Direction des Antiquités historiques Poitou-Charentes a reçu en 1969,
pour ses diverses prospections, sans compter les crédits de consolidation :
-- subventions de fouilles : 11.300 F
-- crédits de sauvetages : 6484, 32 F
[p. 12]
Dans le rapport de conjoncture qu'elle vient d'adresser à l'administration
générale, la direction régionale des Antiquités a
précisé certains objectifs
qu'elle livre aujourd'hui, à la réflexion des responsables de la
circonscription afin qu'ils fassent part de leur opinion.
-- Tentative d'unification des méthodes de prospections
archéologiques ; pour une amélioration des investigations et une meilleure
exploitation des renseignements obtenus (Etablissement des circulaires et des
fiches techniques) -- (Projet d'une Ecole de fouille avec création de
laboratoires).
-- Intensification des sauvetages. Il nous semble bon de développer
les interventions en cas de découvertes fortuites ou a priori, sur des sites
archéologiques menacés. En ce sens, nous recommandons à tous les
fouilleurs,
qui veulent entreprendre des sondages, de porter leurs efforts sur des
gisements archéologiques en péril.
D'autre part il est souhaitable de développer les réseaux de correspondants
et les équipes d'intervention et bien entendu « les crédits de sauvetages
».
-- Réduction du nombre des chantiers de fouilles. D'une part, cette
limitation permet un effort financier et technique plus considérable sur les
« grands chantiers ». D'autre part, elle doit favoriser le sauvetage des sites
menacés en libérant de la main-d'oeuvre.
-- Formation d'archéologues qualifiés : projet de création
d'une
équipe de fouille.
[p. 13]
La réunion du 25 octobre avait permis un échange de points de vue sur le
principe d'une école de fouille régionale, sur son indépendance ou sur son
mode de rattachement ou d'intégration à l'Université.
Il convenait de préciser ces idées et les correspondants
départementaux,
réunis le 7 novembre, ont tenté d'envisager les possibilités présentes
de
l'école de fouille, compte-tenu des diverses difficultés soulevées.
La première question posée par M. le directeur, fut celle des rapports avec
l'Université.
Voici les conclusions globales des différentes interventions :
-- L'Université représente pour l'école de fouilles un apport
important,
tant sur le plan de l'enseignement théorique, que sur le plan matériel ;
ainsi, il n'est pas question d'organiser actuellement des laboratoires en
dehors d'elle.
-- Cet enseignement théorique et les travaux en laboratoire, formeront
une main d'oeuvre qualifiée dont devront bénéficier les chantiers.
-- Cet enseignement théorique est également « pratique »,
puisqu'il
concerne les différentes techniques de fouilles, l'étude de la céramique et du
mobilier général.
-- Pour l'Université, la venue de personnes étrangères au monde
universitaire, créerait une ouverture souhaitable.
Cependant, il est extrêmement difficile d'amener à la faculté des
non-universitaires pour de nombreuses raisons : temps, mentalité de part et
d'autre..., il convient donc d'organiser une décentralisation de cette
formation pédagogique.
-- D'autre part, l'Université risque d'absorber à son profit les
bénéfices de cette école de fouille et les travaux effectués par les
différents archéologues de la région.
Plusieurs orateurs, à la réunion du 25 octobre, comme à celle du 7
novembre, ont donc souligné la nécessité du concours de
l'Université mais les
problèmes que cela pose.
La direction régionale des Antiquités soumet à tous les fouilleurs de la
circonscription [p. 14] le texte suivant en leur demandant de faire savoir
leur avis :
« Il est nécessaire d'apporter, à tous ceux qui s'intéressent et
participent à des chantiers de fouilles, de sondages ou de sauvetages, les
connaissances théoriques et pratiques qui sont indispensables, tant pour un
travail effectif que pour maintenir et développer l'intérêt qu'ils manifestent
pour l'archéologie.
» Les responsables doivent considérer que ceux qui leur prêtent leur
concours et particulièrement les jeunes, ont le droit d'exiger une formation
pratique et théorique. En effet, il n'est plus admissible, quelles qu'en
soient les raisons, qu'on utilise, pendant des délais parfois fort longs, des
bénévoles, sans leur apporter un perfectionnement notable qu'ils souhaitent.
» En conséquence, le principe de la création d'une école de
fouille
régionale, est unanimement accepté.
» Cependant, compte-tenu des difficultés actuelles de mise en place de
structures nouvelles ; compte-tenu d'autre part, qu'il est souhaitable de
mettre à l'essai une collaboration des différents organismes concernés, il est
envisagé, dans un premier temps et à titre d'expérience, d'organiser
l'école
de fouille dans le cadre de structures existantes.
» La direction régionale des Antiquités préconise la
création de sections
locales de l'école de fouille, s'intégrant comme une activité nouvelle,
dans
des groupements préexistants, grands chantiers poursuivant des objectifs
pédagogiques, foyers sociaux-éducatifs des Lycées disposant de
responsables
qualifiés, sociétés locales d'archéologie etc...
» Le fonctionnement et la répartition géographique des sections locales
seront discutés et précisés ultérieurement ; toutefois, il convient de
définir, dès maintenant, l'objectif poursuivi. Les sections locales de l'école
de fouille dispenseront une formation comprenant des connaissances théoriques,
la fréquentation des chantiers locaux et des travaux d'atelier.
» Pour certains groupes déjà constitués, il ne s'agira que d'un
développement d'activités, particulièrement sans doute, en ce qui concerne
l'initiation théorique. Pour d'autres, ce sera une création quasi totale mais
dont le besoin se fait localement sentir.
[p. 15]
» L'Université de Poitiers, dans le cadre de la faculté des Lettres,
dispense un enseignement théorique d'archéologie. La création d'un
laboratoire
est en cours de réalisation.
» Cette formation théorique et pratique permettra à ceux qui auront
acquis
sur les chantiers le goût de l'archéologie, de trouver à la faculté la
possibilité de développer des connaissances en ce domaine. Les chantiers de la
circonscription bénéficieront nécessairement de cet apport universitaire par
l'intermédiaire des personnes et par le travail effectué en laboratoire.
» Pour ceux qui ne peuvent venir à la faculté, il est envisagé
une formule
différente appropriée qui leur procurera, sous forme d'exposés dans les
différentes sections locales, sous forme de notes et de stages, un
perfectionnement analogue.
» Une collaboration entre ces différentes structures doit s'instaurer dans
les meilleures conditions, compte-tenu des rapports très étroits de personnes
et d'objectifs. »
Rapport de fouilles
Tous les responsables de chantier de fouilles, sondages ou sauvetages,
doivent envoyer à la direction régionale des Antiquités, un rapport en double
exemplaire avant le 1er décembre, afin que M. le directeur puisse faire son
propre rapport.
-- Il est recommandé de s'inspirer des indications fournies dans la
circulaire éditée par la direction régionale (p. 9)
-- Les fiches techniques sont à la disposition des fouilleurs au bureau
des Antiquités à Poitiers.
-- Il est bien évident que certains responsable de chantier ou de grand
sauvetage, ne peuvent, vue l'importance des découvertes qu'ils ont effectuées
et particulièrement l'abondance du mobilier, fournir un rapport exhaustif à la
date prévue. Dans ce cas, ils rédigent leur compte-rendu de fouilles, en
notifiant et précisant les travaux qu'ils n'ont pu encore terminer. En effet,
un des deux exemplaires fournis, est destiné au ministère et il importe avant
tout, que les responsables puissent juger du bien fondé d'un renouvellement
d'autorisation.
Justifications des subventions accordées
Tout bénéficiaire de subventions doit justifier des crédits qu'il a
obtenus, selon les indications de la circulaire (p. 5) : (un état
récapitulatif avec numérotation correspondante)
Ces justifications doivent parvenir avant le 1er décembre. Si les
crédits
n'ont pas été dépensés, en aviser la direction régionale.
Formulaires pour autorisation de fouilles ou de sondages, autorisation des
propriétaires
Les fouilleurs qui désireraient obtenir une autorisation de fouilles,
doivent faire parvenir à la direction régionale, les formulaires remplis, en
même temps que leur rapport. Ces formulaires sont à leur disposition auprès
des correspondants ou à la direction à Poitiers.
Pour les autorisations de sondages, la date est moins impérative, mais il
est recommandé de les formuler également en fin d'année ou au tout
début de
l'autre.
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