RÉGION POITOU-CHARENTES
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NOVEMBRE 1973 - N° 3
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Bulletin de liaison des fouilleurs de la circonscription.
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[non paginé]
LETTRE DU DIRECTEUR
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Chers amis,
Voici enfin paraître notre bulletin, que vous attendez peut-être depuis de
longs mois. Laissez-moi vous dire que nous sommes tous un peu responsables de
ce retard. Si certains d'entre vous ont répondu très vite à notre appel lancé
dès le mois de juin à la réunion de Poitiers, et ont envoyé des notices sur
leurs travaux, d'autres ont tant tardé... que nous avons dû attendre jusqu'à
la fin du mois de décembre pour mettre en chantier la maquette définitive du
bulletin. Nous avons, en effet, choisi de le présenter le plus complet
possible.
C'est donc un bulletin régional, nouvelle manière que vous avez sous les
yeux. Quel est son but ? Avant tout faire connaître à chacun le travail de
tous, non pour satisfaire je ne sais quelle curiosité abusive, mais pour
activer les échanges de caractère strictement scientifique entre tous les
fouilleurs de nos quatre départements. Ces échanges ne pouvaient, en effet,
s'effectuer dans le strict cadre des réunions annuelles ou bisannuelles de
Poitiers ou d'ailleurs. Celles-ci ne peuvent être que de brèves prises de
contact, certes propices à notre entente générale, mais insuffisantes pour la
connaissance des prospections menées dans la région. Celle-ci apparaît
indispensable à chacun de nous pour de multiples raisons.
Sur le plan technique, cette connaissance permet l'amélioration du procédé
de fouille, qui doit être plus rigoureux et plus méthodique (en attendant
l'acquisition d'un matériel de prospection plus moderne).
Cela dit, nous ne devons pas nous cacher les imperfections de la
présentation actuelle. Ces notices sont brèves, elles ne doivent pas l'être
trop, mais ne sauraient contenir des développements qui sont le fait d'une
véritable publication scientifique. Il s'agit principalement de préciser la
méthode employée et de dire les découvertes, non de les expliquer. Néanmoins,
ces notices souffrent d'un certain manque d'illustration. Nous ne pouvons pas
dans l'état actuel de ce bulletin publier des photographies, mais nous
pourrions, avec certes des frais supplémentaires (stencils électroniques),
publier des plans et des dessins au trait. Je suis partisan de cette
illustration. Qu'en pensez-vous ? Dites-nous votre avis, qui peut être
différent et auquel nous nous rangerons.
Quel est l'avenir de cette nouvelle entreprise ?
Nous aimerions publier un bulletin par an, qui sortirait en décembre
régulièrement, rendant compte des prospections de l'année écoulée. Les
fouilleurs pourraient simplement joindre une brève notice à leur rapport de
fouille. Il est évidemment nécessaire sinon obligatoire que chacun y participe
pour que ce bulletin vive. S'il en est ainsi en 1974, nous pourrions envisager
en 1975 ou 1976 d'en faire une véritable publication régionale imprimée plus
rapide et plus étoffée que les comptes-rendus de GALLIA, qui ont
l'inconvénient de ne paraître que tous les deux ans.
Le bulletin resterait conforme à sa vocation de stricte information
scientifique. Il va sans dire qu'elle ne nuierait en rien aux différentes
revues de la région, qui garderaient la publication des articles développés,
telle pourrait être la destinée de notre bulletin, qui servirait mieux ainsi
la recherche archéologique.
---------------------------------- SOMMAIRE ---------------------------------- Quarante-sept personnes étaient présentes.
Liste et adresse, dans l'ordre des places.
N. B. Plusieurs personnes s'étaient excusées.
Afin de ne pas alourdir ce bulletin, nous ne donnons qu'un compte rendu
sommaire de cette réunion.
---------------------------------- Monsieur NICOLINI, Directeur de la circonscription ouvre la séance à 14 H
15 et après avoir remercié l'assistance d'être venue si nombreuse, rend
hommage à son prédécesseur, Monsieur François EYGUN, qui vient de disparaître.
Ont été abordées les questions suivantes :
-- Les informations archéologiques régionales. Nécessité d'être tenu au
courant des découvertes effectuées et des divers renseignements utiles, dans
un délai relativement bref.
Il est alors décidé que chaque fouilleur rédigerait une notice en ce sens
qui serait publiée par la Direction Régionale dans le Bulletin. Il s'agit
d'une information brève et non d'une publication des prospections.
-- L'amélioration des conditions et des techniques de fouille. Fascicule
sur la méthode de fouille ; son contenu.
Laboratoire de Poitiers, modalités de participation, constitution d'un
fichier de céramique et d'un tessonier. Importance de la céramique dans la
fouille.
-- Divers problèmes particuliers :
-- Le problème de l'étude des carrelages médiévaux.
-- le tracé des autoroutes et le reconnaissance des vestiges. Prospection
aérienne. Difficultés des interventions.
-- le problème des découvertes fortuites en général.
-- modalités des prochaines réunions des fouilleurs, visite des chantiers,
communications...
Pour répondre aux voeux exprimés par une majorité des responsables des
prospections de la région Poitou-Charentes, le présent bulletin reproduit les
notices qui nous sont parvenues, concernant fouilles, sondages et sauvetages
effectués en 1973.
Les textes envoyés sont reproduits intégralement. Toutefois, dans un souci
d'unité dans la présentation de ces résultats, nous avons été parfois amenés à
inverser l'ordre des paragraphes ou à fragmenter des notices lorsque celles-ci
contenaient dans un même texte, des fouilles, des sondages ou des sauvetages.
D'autre part, de certaines notices ont été supprimées des informations qui
répondaient à des problèmes administratifs très particuliers.
Nous espérons que cette publication répondra aux désirs formulés par
beaucoup d'entre vous et nous sommes bien entendu prêts à recevoir toutes les
critiques et les conseils qui permettront d'améliorer cette tentative.
N. B. Pour des raisons techniques, nous n'avons pas pu reproduire les
dessins et plans fournis. Nous prions leurs auteurs de nous en excuser.
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Fouilles Sondages Sauvetages
CHARENTE 2 2 4
CHARENTE-MARITIME 3 10 3
DEUX-SEVRES néant 4 6
VIENNE 3 3 10
TOTAL 8 19 23
N. B. Une autorisation de prospection aérienne a été délivrée pour la
Charente et la Charente-Maritime.
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SUBVENTIONS GLOBALES ACCORDÉES EN 1973 -- Fouilles................................. 35 999, 30 Fr.
-- Sauvetages............................... 10 593, 95 Fr.
-- Travaux de consolidation................. 86 000, 00 Fr.
N. B. Plusieurs chantiers bénéficient de subventions des conseils généraux.
Dans notre rapport de conjoncture annuel, nous avons demandé une
augmentation très importante des crédits pour 1974 spécialement en ce qui
concerne les subventions servant aux travaux de consolidation.
Nous avons insisté sur la nécessité d'acquérir rapidement certains terrains
contenant d'importantes substructions : « les Caves de Longeas » à Chassenon,
16, le Châtelet à Saint-Aignant, 17, et le Vieux Poitiers à Naintré, 86.
Des mesures de protection, au titre des Monuments Historiques ont fait
l'objet de plusieurs dossiers cette année.
Enfin, nous avons mis en évidence l'insuffisance des moyens accordés aux
Directions des Antiquités tant en personnel qu'en crédits. De plus, nous avons
demandé qu'une révision de la législation en matière de découvertes fortuites
soit rapidement effectuée pour permettre une activité convenable des équipes
d'intervention.
---------------------------------- DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE (16) 1°) CHANTIERS
CHASSENON : « Longeas ».
VILLEJOUBERT : « La Garenne », prospection faite par Monsieur DEBORD sur le
site d'une ancienne forteresse moyenâgeuse (notice non parvenue).
2°) SONDAGES
MERPINS : « Vieux-bourg » château de ...
SUAUX : « Brassac ».
3°) SAUVETAGES
CHAZELLES : « Grottes du Quercy ».
EMBOURIE : « Les Châtelliers ».
TOUVRE : « Trou de la coupe ».
---------------------------------- CHASSENON « Longeas ».
RESPONSABLE : M. J. H. MOREAU
L'importance de ce SANCTUAIRE RURAL réside dans le fait que tous les
édifices qui le composaient sont parvenus jusqu'à nous, y compris, et c'est
chose rare, son mur d'enceinte sacrée ; outre cela, la plupart de ces
édifices, en quelque sorte « obligés », sont dans un état de conservation
remarquable. Cette importance se révèle si considérable, au fur et à mesure de
la poursuite des déblaiements, qu'on peut parler d'unicité.
De 1958 à 1972, nous avons fait porter tous nos efforts (déblaiements,
recherches, confortations) sur les THERMES de cet ensemble, eu égard à leur
caractère très particulier. L'an dernier, nous avons distrait de ces efforts
ce qu'il fallait pour une protection du grand Temple ainsi que pour établir la
comparaison entre ce qui en reste et ce qu'y a trouvé J. H. MICHON, le
fouilleur de la deuxième moitié du XIXe siècle.
En 1973, nous avons de nouveau travaillé uniquement sur les Thermes qui ont
révélé :
1° AU SOUS-SOL : un nouveau réseau d'aqueducs.
2° AU NIVEAU INFÉRIEUR : un long couloir dont l'un des côtés est constitué
par un mur stylobate et son soubassement -- Une petite salle -- Les hautes
murailles qui terminent au Sud Est, l'immense cour intérieure du Nord.
3° AU NIVEAU SUPÉRIEUR (premier étage) : un bassin long de 17,75 m ou 60
pieds et large de 6,50 m ou 22 pieds -- le trottoir qui la borde -- les
latrines.
Dans son Manuel d'Archéologie Gallo-Romaine A. GRENIER parlant des
circuits utilisés dans ces établissements, note que « l'interprétation est
souvent difficile et laisse place, la plupart du temps, à des incertitudes...
Nous n'avons, dit-il, le plus souvent, que des substructions qui ne permettent
pas de juger... » (cf. p. 233). Les Thermes de Chassenon avec leurs trois
niveaux nous ont permis, cette année, de déterminer d'une part le trajet
utilisé par le personnel de service et, d'autre part, celui qu'employaient les
pèlerins-curistes avec une réelle certitude pour ceux-là et une grande
probabilité pour ceux-ci. Le compte rendu des fouilles de cette année relatera
ces parcours, ils constitueront l'essentiel de sa partie synthétique.
Des essais de protection des maçonneries et des enduits ont été faits,
cette année, par injections de chlorure de calcium, puis d'un acide silicique,
lesquels par leur transformation en silicate de calcium devraient préserver ce
qui, malheureusement, ne saurait l'être par les méthodes jusque-là
employées ?
Conditions des fouilles. Les fouilles et les confortations alternent de
mars à décembre. Les trois-quart des subventions sont consacrées aux
confortations, mises hors d'eau, aménagements en vue des visites.
Personnel. Deux maçons et un manoeuvre.
Visite. Le nombre des visiteurs est, cette année, monté à 20,000, chiffre
jamais atteint.
Responsable. Jean-Henri MOREAU. « Les Perrières » 87600 ROCHECHOUART.
---------------------------------- ---------------------------------- MERPINS « Vieux-Bourg », château de...
RESPONSABLE : M. J. FLAUD
Depuis 1965, le Club Archéologique MARPEN effectue des travaux de
prospection et de sauvetage sur le site de la forteresse médiévale de
Merpins-Vieux-Bourg, située sur la RN 732 à 6 km de Cognac.
Travaux entrepris en 1973
Durant le camp 1972, sous une des tours ainsi que sous l'enceinte, un
couloir souterrain fut décelé. D'août 72 à février 73 il fut donc procédé à
son déblaiement. Il s'agit là d'une courtine en plan incliné de 30 m de long,
creusée dans le roc pour la partie inférieure et aménagée dans les maçonneries
pour le haut. Vraisemblablement elle faisait communiquer le fossé avec les
constructions intérieures. Il a été du reste découvert une porte donnant dans
le fossé, à 5 m au dessous du niveau actuel, ainsi qu'une ouverture (fenêtre).
Quant à la partie supérieure, un effondrement ancien de la voûte en a interdit
la poursuite du déblaiement. Le sol est aménagé en escalier et les dimensions
de ce couloir sont de 3,50 m de large et de 3 m de haut. Il ne nous est pas
encore possible de déterminer l'utilisation première de ce couloir souterrain
ainsi que l'époque de son creusement, le déblaiement n'étant pas achevé.
Parmi les éboulis, le mobilier archéologique suivant a été découvert :
-- une centaine de boulets de pierre dont certains de forte dimension
(poids approximatif de 100 kg).
-- des éléments métalliques très oxydés, dont un fragment de cotte de
maille (60 cm).
-- une monnaie du XIVe siècle (destruction du château).
-- de très nombreux fragments de pavés à vernis plombifère, dont plusieurs
complets, ainsi qu'une grande quantité de tessons ; reconstitution d'un baril
décoré de bandes à l'ocre.
-- une dizaine de pierres portant des traces de fresque, décors
géométriques et non figuratifs.
Durant le camp 1973, il a été procédé à des travaux sur le sommet de la
motte, à l'intérieur de l'enceinte. Les couches superficielles ont révélé un
mobilier assez riche (bijoux), mais très vite on arrive dans des couches
d'éboulis, où le déblaiement pénible doit s'effectuer par paliers. De même il
était procédé à la mise au jour de la muraille d'enceinte, côté fossé, ainsi
qu'au dégagement d'un secteur restreint de celui-ci. Enfin en juillet, une
première animation du site a été élaborée par une représentation théâtrale en
nocturne.
Avec l'automne une nouvelle tranche de travaux vient d'être entreprise au
sommet de la motte sur la muraille Nord, afin de la dégager sur l'intérieur du
château et d'en permettre la restauration au cours de l'été 74. Une fenêtre du
XIVe siècle vient d'être mise au jour, ainsi qu'un mobilier très riche :
céramique et monnaies.
Durant l'année scolaire les travaux ont lieu tous les dimanches et sont
effectués par les membres cognaçais du club, l'équipe étant en moyenne de 25
bénévoles sur le chantier. Dépôt de fouilles et chantier sont ouverts chaque
week-end. En été, un camp permanent d'un mois est organisé.
Actuellement un modeste laboratoire de restauration des métaux est en voie
d'installation.
Les travaux sont avant tout un travail d'équipe, mais plusieurs personnes
peuvent être plus spécialement jointes :
-- Monsieur Paul MALLET -- Merpins -- Vieux-Bourg par Merpins, 16 -- Tél : 82-26-58.
-- Monsieur J. Paul GAILLARD -- St-Même-les-Carrières, 16.
-- Monsieur Jackie FLAUD -- 31, rue de Barbezieux, 16 -- Cognac. Tél : 82-10-90.
---------------------------------- SUAUX « Brassac ».
RESPONSABLE : M. SAUZET
L'édifice Gallo-romain de Suaux-Brassac découvert en 1961 a fait en 1973
l'objet d'un nouveau sondage. Le couloir principal a révélé la présence de
trois nouveaux pilastres ; ce qui porte définitivement à 19 le nombre de
ceux-ci.
Trois fûts de colonnes dont l'un est encore orné d'une partie de son enduit
peint ocre rouge ont été découverts ; ce qui porte ce nombre à trois
chapiteaux et onze fûts. Le sol primitif atteint nous donne deux occupations
successives. Un squelette vraisemblablement d'une époque plus récente, des
tessons divers ont été, avec la mise en oeuvre d'une consolidation
systématique, les caractéristiques de cette campagne.
Il est à signaler l'intérêt très important que représente dans les mois à
venir le sauvetage et la reconstitution des nombreuses fresques peintes que
fournit cet édifice classé depuis peu parmi les monuments historiques.
Suaux-Brassac est situé en Charente sur la route de Limoges après
Chasseneuil ; le responsable en est Michel Sauzet. Cette découverte est
l'objet d'un sondage permanent et d'un camp d'initiation au mois d'août de
chaque année.
Le site est ouvert aux fouilleurs du Poitou-Charentes sur rendez-vous.
---------------------------------- CHAZELLES « Grottes du Quercy ».
RESPONSABLE : M. GOMEZ
La fouille de sauvetage, entreprise en 1972, a été poursuivie en 1973. Elle
confirme le très grand intérêt du site, qui fut occupé au Chalcolithique
(civilisation d'Artenac), au Bronze Final I, peut-être au Bronze Final II et
surtout pendant la transition du Bronze Final III au Premier Age du Fer.
Des structures du début de l'Age de Fer ont été en partie dégagées ; il
s'agit d'un sol de terre battue, dans lequel des poteaux furent enfoncés. Par
endroits, ce sol est recouvert de charbon de bois, au milieu duquel des vases
sont écrasés en place ; vers l'entrée de la grotte, des terres ont été
accumulées par dessus, fermant des monticules dans lesquels des fosses peu
profondes ont été creusées.
Le mobilier, essentiellement céramique, est très riche.
La pièce la plus importante est un petit bol décoré d'une bande de métopes,
avec figuration de personnages et chevaux stylisés, avec un motif solaire. Des
pointes de flèches en tôle de fer confirment la datation au début du Premier
Age du Fer.
Responsable du chantier : J. GOMEZ, 4, rue Marchadier, 16100 COGNAC.
La fouille a lieu les dimanches après-midi. Une fouille continue aura lieu
pendant les vacances d'été et débutera à une date non encore fixée. Le
mobilier est déposé dans un local appartenant au Musée Municipal d'Angoulême.
---------------------------------- EMBOURIE « Les Chateliers ».
RESPONSABLE : M. GAGNERE
Située en bordure de la nationale 740 et trois kilomètres à l'ouest de
Villefagnan se trouve Embourie, une des plus petites communes de la Charente.
Nos recherches se poursuivent depuis cinq ans près du village sur la
colline des Chateliers. A cet endroit, les ruines Gallo-Romaines occupent plus
d'un hectare, mais des traces d'occupation de cette époque sont visibles dans
un vaste secteur autour du village.
La campagne de fouille 1973 a été satisfaisante, le chantier actif en
permanence pendant la durée des vacances grâce à de petits groupes d'étudiants
et de vacanciers. Certains participent depuis plusieurs années, ce sont des
animateurs appréciables.
Le problème de restauration est important, nous avons des murs qui
atteignent deux mètres de hauteur, le jointage en est fait à suivre.
Il a fallu choisir un mode de couverture de ces murs qui sont d'un calcaire
gélif. Nous utilisons la tuile plate romane qui n'est peut-être pas très
esthétique mais présente de nombreux avantages. Pour la datation, nous avons
des témoins de la Ière moitié du premier siècle jusqu'au IVème siècle. Au
moins deux époques de construction sont étroitement imbriquées et je dois dire
que la complexité de l'ouvrage ne nous permet pas de savoir à quel genre
d'édifice nous avons affaire.
En 1972, nous avons constitué le « Groupe de Recherches Archéologiques de
Villefagnan » (statuts loi de 1901).
Cette association compte 40 membres, ce sont de fidèles amis.
Grâce à eux, nous avons pu acquérir une grande roulotte pour loger nos
fouilleurs, une partie de l'aménagement intérieur a pu être fait. Les subsides
que nous procure notre société sont appréciables, mais il faudrait bien
davantage. Nous organisons des veillées archéologiques en hiver, une visite du
chantier avec exposition des objets découverts a amené plus de deux cents
personnes.
Responsable : Monsieur Marius GAGNERE
La Billauderie
16240 VILLEFAGNAN
---------------------------------- TOUVRE « Trou de la coupe ».
RESPONSABLE : M. GOMEZ
Le Trou de la Coupe est un aven qui s'ouvre dans la forêt domaniale de
Bois-Blanc. Les premiers vestiges archéologiques avaient été recueillis par
les spéléologues de l'Association Spéléologique Charentaise en 1971. Une
fouille de sauvetage a été conduite de janvier à avril 1973. Elle n'a permis
que de vider l'aven jusqu'au sol vierge, à 9 m de profondeur. La galerie qui
s'ouvre au fond et où une partie du remplissage a glissé, reste à fouiller.
Les premiers ossements humains sont apparus à 7 m de profondeur.
Le remplissage au dessus contenait de très nombreux ossements d'animaux ;
d'autres se trouvaient au même niveau que les ossements humains. Trois
squelettes de porc complets ont été remarqués à mi-hauteur du remplissage. Les
restes humains appartiennent à au moins six individus. Le mobilier est
pauvre : quelques galets de quartz, deux broyeurs en quartz, un bracelet de
fer, deux vases. Le tout est à dater de la Tène III.
Responsable : J. GOMEZ, 4, rue Marchadier -- 16100 COGNAC.
Le mobilier est déposé dans un local du Musée Municipal d'Angoulême.
La fouille de sauvetage mérité d'être poursuivie du fait de la belle série
anthropologique récoltée. Elle ne pourra cependant être reprise en 1974, mais
le sera, si possible, en 1975.
---------------------------------- DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE-MARITIME (17) 1°) CHANTIERS
COURCOURY : « Le Terrier de la Fade ».
SAINTES : « Cimetière Saint-Vivien ».
SAINT-VAIZE : « Port-Berteau ».
2°) SONDAGES
AVY : « Jalette ».
FOURAS : « Prospection autour du sémaphore faite par Monsieur ORY (notice
non parvenue).
LA CHAPELLE DES POTS : « Fours de potiers ».
LA FLOTTE EN RÉ : « Saint-Laurent », abbaye des Châteliers.
OZILLAC : « Tour de chez Philippeau », reconnaissance d'une tour
moyenâgeuse par la Société de Jonzac (notice non parvenue).
PONS : « La Font Barbot ».
SAINT-AGNANT : « Le Châtelet et autres sondages (l'Ilot, Brèze et
Saint-Augustin) ».
SAINT-MARTIAL-DE-MIRAMBEAU : « La Champagne de la Font-Tertaud ».
SAINTE-SOULLE : « La Roche Bertin ».
3°) SAUVETAGES
MURON
SAINTES : « Rue Saint-Vivien ».
SAINTES : « Les ateliers municipaux », site gallo-romain.
---------------------------------- COURCOURY : « Le Terrier de la Fade ».
RESPONSABLE : Madame HOURS
Le tumulus de Courcoury, Charente-Maritime, désigné au cadastre sous le nom
de « Terrier de la Fade », a pour dimensions 12 m de haut sur 65 de diamètre,
soit environ 200 m de circonférence et une surface d'un tiers d'hectare ; il
est situé à 10 km de Saintes. Le responsable du chantier est Mme M. HOURS,
Maître de Recherche au C.N.R.S., Conservateur en chef des Musées Nationaux,
Chef du Laboratoire de Recherche des Musées de France.
La première campagne de fouilles a commencé en 1965 et se poursuit chaque
année. Après étude de la carte magnétique du site et sondages, la fouille fut
exécutée à la pioche par paliers de 25 cm d'épaisseur ; elle se présente
actuellement sous la forme d'une tranchée de 29 m de long sur 8 à la base Sud
et 5 à l'extrémité Nord, orientée Nord-Sud. Nous avons atteint en un point la
profondeur de 13 m. Les analyses par le Carbone 14 d'ossements de bos taurus
disposés volontairement sur un lit de cailloux à 5 m de profondeur ont permis
de dater le site de 850 environ avant notre ère. Les analyses de terres
effectuées par le Professeur FACON de l'Université de Poitiers ont précisé la
stratigraphie du site. La sépulture principale n'a pas encore été découverte,
il faut pour cela prendre en considération la masse énorme du tumulus et les
moyens dont nous pouvons disposer. Une tombe annexe de l'âge du bronze a été
découverte dans l'axe Nord ; elle était composée d'un lit de cendres et de
quelques fragments de bronze dont un ressort de fibule. Elle fut examinée par
M. JOFFROY, Conservateur en Chef du Musée des Antiquités Nationales, et M.
GUILLIEN qui ont bien voulu venir.
Parmi les indices archéologiques intéressants qui sont à retenir il faut
citer des trous de poteaux et les traces de poutres très importantes situés au
centre du tumulus et qui font espérer la proximité de la chambre funéraire.
Cette année, la huitième campagne de fouilles avait pour objet de descendre
un palier subsistant de la campagne précédente et continuer la fouille en
profondeur de la tranchée à l'extrémité Nord. De nouveaux trous de poteaux
verticalement dont nous avons pris les empreintes ont été découverts ; ils
semblent disposés en arc de cercle.
Nous envisageons pour la prochaine campagne, en accord avec Monsieur
NICOLINI, Directeur des Antiquités Historiques de Poitou-Charentes qui a bien
voulu visiter le site, un plan de fouille plus vaste dont il reste à définir
les modalités.
---------------------------------- SAINTES : Cimetière Saint-Vivien, Site archéologique menacé par l'extension du
cimetière moderne.
RESPONSABLE : Monsieur Louis MAURIN
1° L'étendue de la fouille
La partie méridionale du secteur ouvert à l'exploration paraissant la plus
intéressante depuis l'an dernier, j'ai obtenu de la Municipalité de Saintes
l'autorisation d'étendre de ce côté le périmètre autorisé. La surface de
fouille a été plus que doublée par suite dans cette partie méridionale et
l'exploration en est achevée.
Dans le secteur nord, 4 carreaux ont été ouverts au nord et au sud et la
question du rejet des déblais (qui ne peuvent être déposés en dehors du
périmètre concédé) n'a pas permis d'en ouvrir deux autres, ce qui était
théoriquement possible. Mais au demeurant la fouille n'est pas achevée de ce
côté : la fouille du carreau le plus nordique n'est encore qu'ébauchée. Elle
sera achevée dans une quinzaine de jours à l'aide des fouilleurs du Groupe de
Recherches Archéologiques de Saintes et du Club Archéologique de la Base
Aérienne 722. Après quoi, l'ensemble des excavations sera rebouché à la
demande expresse de la Municipalité de Saintes.
2° Le stage
Les fouilles ont été conduites sous ma direction par des enseignants et des
étudiants originaires de tout le Sud-Ouest, un nombre de dix à quinze suivant
les semaines et auxquels s'est joint dans la mesure du possible Monsieur J.C.
BUREAU, de Saintes. En outre, j'ai disposé de deux ouvriers terrassiers
originaires de Saintes pendant trois semaines et d'un ouvrier de Bordeaux
pendant deux semaines. Logement et nourriture ont été assurés dans de très
bonnes conditions par le personnel de l'ancien Petit Séminaire de Saintes.
L'excellente discipline générale du chantier a permis de voir achevé en fin de
fouille le classement complet du matériel.
Le relevé de toute la partie méridionale de la fouille a été assuré comme
l'an dernier par Monsieur Jacques SEIGNE.
3° Les résultats (actuellement perceptibles)
L'extension de la fouille au sud a permis de reconnaître les limites d'une
grande construction dont les fouilles précédentes avaient déjà livré plusieurs
murs. De cette construction, on n'a que des fondations de murs et le remblai
général de l'assise ; ce remblai parfois riche en tessons avait aussi servi à
combler le puits fouillé en 1972. Cet ensemble paraît avoir été édifié sous
les Flaviens.
En 1973, l'exploration apporte des précisions sur une habitation antérieure
dont on a retrouvé notamment une grande salle rectangulaire : ses parois
étaient construites à la base de murettes formées de grandes pierres posées de
chant et pour le reste sans doute de bois armé d'une forte charpente.
Cette exploration confirme en outre ce que l'on avait soupçonné dès 1970 :
la présence dans les parages d'artisans potiers : deux fours disposés côte à
côte, tête-bêche, [p. 16] ont été fouillés : chambres de chauffe et foyers
sont en assez bon état de conservation ; le foyer d'un des fours était
construit au-dessus d'un petit dépotoir datant peut-être ou sans doute des
années -20/-10. Près de là, dans toute la partie orientale du secteur
méridional de la fouille, on a exploré complètement une couche remplie de
déchets de fabrication de ces fours (ou d'autres fours voisins) : il y a ici
un très bon échantillonnage de la production locale de céramique commune fine
à l'époque augustéenne (et sans doute aussi à celle de Tibère), avec des
formes originales dont la typologie et la datation pourront être précisées en
faisant appel aussi aux résultats des fouilles antérieures. On pourra ainsi, à
l'aide de la récolte faite dans des dépotoirs antiques en 1970 et 1972 et avec
l'apport de l'importante quantité de vases retirés du puits fouillé en 1972,
avoir une image très précise de la céramique gallo-romaine de Saintes de -20
environ à la fin du premier siècle après Jésus-Christ. L'étude de la céramique
du puits, menée principalement par Monsieur et Madame J. SANTROT et Madame
TASSAUX a été achevée ces jours-ci et elle sera intégrée dans le rapport
général.
Responsable : Monsieur Louis MAURIN
Côte Rouge
33360 LATRESNE
---------------------------------- SAINT-VAIZE : « Port-Berteau », Fouilles Sub-Aquatiques.
RESPONSABLE : Monsieur Jean CHAPELOT.
L'existence d'un port d'embarquement de la céramique en ce lieu, sur la
Charente, était connue depuis plusieurs années par des plongeurs locaux ou
autres. Un pillage intensif et désordonné avait été pratiqué sur le site.
Cette fouille, qui est un des aspects de l'ensemble des travaux
archéologiques dirigés par Jean CHAPELOT, a été organisée par Eric RIETH,
étudiant maître en histoire de l'art et archéologie, avec la collaboration de
plongeurs locaux, MM. FROIN et MAGAL et de plongeurs parisiens.
Ce port a été utilisé du XIIIe au XIXe siècle, spécialement pour
embarquer la céramique produite par les ateliers céramiques voisins de la
Chapelle-des-Pots, Vénérand, Ecoyeux, etc... De là, cette céramique était
diffusée dans la région et ensuite, par mer, en Grande-Bretagne et en Flandre
au Moyen Age et jusqu'au XVIIe siècle ; en Louisiane et au Québec au
XVIIIe siècle.
La fouille de Port-Berteau, l'une des toutes premières fouilles
systématiques en rivière organisées en France, a permis de remonter un nombre
important de vases, très représentatifs de la production saintongeaise entre
le XIIIe et le milieu du XVIIIe siècle.
Des dispositifs de quai (pieux) ont été observés. Mais surtout, des épaves
ont été repérées et étudiées. Ainsi celle d'une pirogue monoxyle de 12,50 m de
long du Moyen Age et celle d'un bateau d'au moins 16 m de long, plus récent,
sans doute une barque (navire mixte pour le trafic fluvial et côtier) des
XVIIe-XVIIIe siècles.
En 1974, la fouille sera poursuivie pour la dernière année. L'épave de la
barque sera étudiée en détail tandis que celle de la pirogue monoxyle sera
renflouée, traitée et exposée dans un Musée. Un nombre important de fouilleurs
sera rassemblé pour l'ensemble de ces opérations qui auront certainement lieu
en juin-juillet.
Les deux principaux problèmes que pose cette fouille sont d'abord la
nécessité de rassembler un matériel considérable et onéreux (matériel de
plongée et matériel de travaux publics, comme des compresseurs) ; d'autre part
le pillage incessant effectué par des plongeurs non seulement locaux mais
parfois venus de fort loin en France. Ceci au mépris de la législation et de
l'intérêt exceptionnel du site. Des mesures de protection spéciale du site ont
été mises en place en attendant la fouille de 1974 et elles seront
spécialement renforcées après cette dernière année pour éviter sa destruction
complète.
---------------------------------- AVY : « Jalette ».
RESPONSABLE : M. LASSARADE
Le site est situé dans la commune d'AVY, lieu-dit « Jalette », section A du
cadastre, parcelles 381, 382, 383, 384, propriété de Monsieur J.M. VIOLET. Il
se compose d'un ensemble d'au moins 15 cercles, de 10 à 20 m de diamètre (dont
quelques-uns se trouvent en dehors des parcelles citées de l'autre côté du
V.O. 5.).
La photographie aérienne montre que certains de ces cercles se recoupent et
que deux d'entre eux au moins semblent interrompus par un « passage d'accès ».
Le cercle à sonder a été choisi pour deux raisons :
-- il était l'un des rares à posséder ce qui semblait être un passage avec
interruption du fossé.
-- il était également l'un des rares à croiser un autre cercle.
Les résultats : Tous les objectifs ont été atteints.
1 -- Le fossé :
Il s'agit d'un fossé circulaire de 10 m de diamètre, de 45 cm de profondeur
et de largeur irrégulière (1,05 m à 1,60 m) au niveau supérieur de la banche
calcaire, en forme de trapèze isocèle de 70 cm de petite base.
Sur presque toute sa longueur, il est comblé par une couche de débris
calcaires d'une trentaine de cm (sans doute le calcaire d'extraction).
Ce fossé est interrompu par un passage sud-ouest de 80 cm de largeur.
Le cercle présente une intersection double avec un autre fossé circulaire
plus grâce (16 m de diamètre), plus profond (65 cm), moins large (1 m), à fond
étroit (20 cm) et arrondi.
L'aménagement de cette intersection, où sont creusés deux trous (piquets ?)
permet d'envisager un rapport possible entre ces deux fossés sécants,
probablement contemporains.
2 -- Le matériel :
Il se compose exclusivement de 70 tessons de céramique. A part deux d'entre
eux, trouvés sur le fond, ils se trouvaient tous à mi-hauteur, au niveau de la
couche de comblement initial.
La grande majorité de ces tessons, noirs ou rougeâtres, sont faits à la
main, d'une pâte grossière à gros dégraissant calcaire et coquillier,
d'épaisseur irrégulière (6 à 8 mm).
L'un d'eux appartient à un fond plat, un autre présente un bord décoré de
digitations obliques ; d'autres encore appartiennent à des bords non décorés,
légèrement éversés.
Monsieur J.P. MOHEN a daté l'ensemble de la céramique de la Tène finale.
---------------------------------- LA CHAPELLE DES POTS : « Fours de Potiers ».
Pour préparer des fouilles, d'importantes campagnes de prospection
géophysiques ont été organisées en 1972 et 1973 avec l'aide du Centre de
Recherches géophysiques du C.N.R.S. et de l'Institut de Physique du Globe. Des
photographies aériennes, effectuées par Monsieur DASSIE, ont permis d'affiner
certains problèmes de prospection. En même temps que ces divers travaux, une
campagne de recherche ethnographique sur les vestiges des artisanats régionaux
de la terre cuite au XIXème-XXème siècle était menée auprès des anciens
potiers, tuiliers ou des témoins de leurs artisanats.
L'essentiel du travail en 1973 a consisté en des fouilles terrestres sur
des emplacements de fours.
Chez Bénuraud, Commune de la Chapelle-des-Pots, Charente-Maritime.
L'emplacement d'un atelier médiéval avait été détecté en 1972 à la faveur
de travaux du Gaz de France. Une prospection géophysique avait permis de bien
localiser les installations. Deux fours ont été fouillés en juin-août, tous
les deux des XIIIe-XIVe siècles.
Le premier, très abimé par l'établissement de deux canalisations du Gaz de
France a livré une céramique intéressante mais n'a pu être étudié avec une
parfaite certitude.
Le second au contraire, remarquablement conservé, était très intéressant.
Construit selon un plan rectangulaire, en terre cuite et en tuile ronde, il
possédait une sole suspendue presque totalement conservée. La structure de ce
four est très intéressante pour la connaissance des installations de ce genre
au Moyen Age.
La Tournerie, Commune de la Chapelle-des-Pots.
L'existence d'un atelier céramique du XVIIIème siècle à cet endroit avait
été observée en 1972. Une fouille pratiquée en juin-août 1973 a permis de
découvrir que l'artisanat de la céramique était plus ancien en ce lieu.
Le dépotoir d'un atelier médiéval des XIIIe-XIVe siècles, produisant
une céramique de haute qualité, a été exploré. Cette céramique permet
d'ajouter un nouvel emplacement de travail à la liste des quelques ateliers
saintongeais ayant produit au Moyen Age une céramique de belle qualité.
Le même terrain avait abrité, dans la première moitié du XVIIIe siècle,
un atelier dont le four a été détruit en 1972 par des travaux de construction.
Mais le dépotoir, très riche en vases complets ou partiellement complets a été
étudié avec le plus grand intérêt. La céramique produite là est en effet
absolument la même que celle exportée par exemple au Canada : le potier de la
Tournerie fut sans aucun doute l'un des artisans approvisionnant cette
exportation.
Toujours sur le même terrain, un four très intéressant, en comparaison de
ceux encore utilisés sur place jusque dans les premières décennies de notre
siècle, a été exploré. Il doit dater de la fin du XVIIIe ou du début du
XIXe siècle. Avant la céramique qu'il contenait, il permet de combler un
trou dans l'histoire de l'évolution céramique saintongeaise, entre le milieu
du XVIIIe siècle et le XIXe siècle.
---------------------------------- N. B. RECHERCHES DU MUSÉE DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES, SUR L'ARTISANAT
CÉRAMIQUE EN SAINTONGE (XIIIe-XXe siècles)
L'étude de la céramique est un des éléments principaux de la connaissance
archéologique de la France médiévale, sinon même, pour certains aspects,
post-médiévale. De 1971 à 1973, un travail archéologique sur l'emplacement des
ateliers terrestres et le site d'un port d'embarquement de la céramique sur la
Charente a été conduit, pour le compte du Musée des Arts et Traditions
populaires, par Jean Chapelot, assistant d'archéologie médiévale à
l'université de Paris I, en liaison avec des fouilleurs et des sociétés
archéologiques régionales.
Dans une discipline naissante comme la céramologie médiévale, l'échange des
informations et des renseignements est d'une importance capitale. Les auteurs
de la fouille, qui préparent une publication à paraître début 1975, seraient
très intéressés par l'échange de tous renseignements et se tiennent à la
disposition des chercheurs qui souhaiteraient obtenir des renseignements
complémentaires ou recevoir de la documentation.
Musée National des Arts et Traditions Populaires
Avenue du Mahatma Gandhi, 75116 PARIS
---------------------------------- LA FLOTTE EN RÉ : « Saint-Laurent » abbaye des Chateliers.
RESPONSABLES : MM. DOLIMONT et BILLARD
L'abbaye des Chateliers est une abbaye cistercienne fondée en 1178 par
Isaac de l'Étoile : cette abbaye fut détruite plusieurs fois aux XIII, XV et
XVIème siècles. Les moines l'abandonnèrent en 1623, elle fut détruite
pendant le siège de La Rochelle.
Richelieu avec l'accord de Louis XIII récupéra les pierres pour renforcer
les fortifications de l'Ile de Ré et surtout le Fort Laprée ; depuis elle
servit de carrière de pierres et de dépôt d'ordures. Les fouilles commencèrent
en 1968 ; nous avons entrepris le dégagement total de l'abbatiale dont il
reste quelques murs et les fondations qui sont intactes.
Les prospections s'effectuent toute l'année, les samedis et les dimanches.
Le mobilier est déposé à la mairie de La Flotte et n'est visible actuellement
que les jours de la semaine.
Pour tous renseignements, s'adresser à
Monsieur DOLIMONT
14, rue des Glaïeuls
Saint Eloi
17000 LA ROCHELLE
---------------------------------- OZILLAC : « La Tour de chez Philippeau ».
RESPONSABLE : Monsieur GAILLARD.
La Tour de chez Philippeau est située à la limite des communes de Jonzac et
d'Ozillac et domine la Seugne d'une quinzaine de mètres.
Les sondages avait pour but :
-- d'établir une coupe de vallum.
-- de fixer une stratigraphie à l'intérieur de la tour.
-- de situer de façon précise le périmètre de l'édifice.
Le Vallum :
Il défend la tour du côté sud. Haut de 1,30 m. et large d'une dizaine de
mètres, il devait, à l'origine, être beaucoup plus élevé. Il est constitué
d'un amas désordonné de pierres sèches.
Sondages B2-B3 :
Il s'agit plus exactement d'une tranchée faite le long de la muraille.
Celle-ci est construite avec de petits moellons de 10 x 20 cm., liés par un
mortier. Elle mesure 2,20 m. d'épaisseur.
Sondages A1-B1-O5 :
Ils nous ont permis d'établir une stratigraphie. La couche II a livré un
certain nombre de tessons de poteries peu caractéristiques. Une poche avait
été aménagée dans la couche III pour un foyer sommaire. Outre quelques
fragments de poterie, nous avons trouvé une pièce de monnaie attribuée à l'un
des comtes Sanche de Bordeaux ayant régné de 872 à 1032.
Le déblaiement de la couche III, stérile, a révélé de curieuses excavations
qui sont pour nous une énigme.
Conclusion :
Nous sommes, chez Philippeau, en présence d'une des premières tours
féodales, construites en dur, aux alentours de l'an 1000. Nous ignorons quand
elle fut détruite. Il n'y a pas de traces apparentes de destruction brutale
(incendie, éboulement...). Les documents historiques consultés (dénombrement
de la Châtellenie d'Ozillac de 1461 entre autres) ne la signale pas, alors
qu'elle en occupait l'angle nord-est et occupait de ce fait un repère de
limite caractéristique. On peut penser qu'au XVème siècle, elle avait déjà
perdu tout intérêt ou qu'elle était détruite.
---------------------------------- PONS : « La Font Barbeau ».
RESPONSABLE : M. LASSARADE
Le 20 juillet 1972, Monsieur DASSIÉ, au cours d'un vol d'observation des
différents sites à cercles de la région de Pons, découvre à la Font Barbot
(Pons 17) un ensemble curieux où voisinent les fosses et les fossés
circulaires, carrés ou rectangulaires.
Le site archéologique est situé en grande partie sur les parcelles 179, 180
et 181, lieu dit « Font Barbot », section AE du cadastre de Pons, (mais il se
continue dans les maïs et les prés voisins), propriété de Monsieur NORMAND.
Il se compose :
-- d'un fossé circulaire A
-- d'une « fosse » B
-- d'un carré C
-- d'un second carré D se continuant dans le maïs
-- d'un « rectangle » E
-- d'une « ligne » F
Mais des photos ultérieures montreront qu'il y a de multiples cercles et
rectangles dans les champs voisins.
Les travaux et les résultats obtenus :
Les buts de nos sondages ont été atteints au-delà de toute espérance.
Ils ont permis d'observer :
1 -- un fossé circulaire (A) de 1,20 m à 1,35 m de profondeur et de 3,50 m
de largeur.
Il est divisé en deux parties concentriques (bombement sur le fond) qui
présentent un remplissable très différent.
Il délimite un cercle dont le diamètre peut être estimé à environ 12 m.
Il contenait le même type de poterie qu'à Avy (Jalette).
-- un fossé en forme de carré (D) creusé en forme de trapèze isocèle, de
1,35 m de profondeur et 2 m de largeur.
En même temps que la poterie identique à celle de A, ce petit sondage a
livré une anse de seau, un umbo de bouclier et un fourreau d'épée à bords
parallèles.
-- une fosse circulaire de 3 m de diamètre et de 1,10 m de profondeur en
partie remplie d'argile.
Des brides et des clous, disposés autour de la paroi, semblaient avoir
cloué un matériau dont il subsiste des traces noires sur la plaque d'argile.
(cuir ?).
A l'intérieur de la fosse d'autres clous aidaient à la fixation de ce
matériau.
Sur le « tapis » ainsi constitué était disposé, au centre, un vase noir,
une urne funéraire, contenant une matière blanche aggloméré (cendre d'os).
Ce vase était entouré de nombreux ossements et de mâchoires animales
(bovidés, [p. 23] porcs).
Il y avait également d'importants tessons d'amphores italiques
républicaines.
Une mince couche de pierres recouvrait l'ensemble.
Légèrement en retrait, se trouvaient deux autres vases, l'un couché, écrasé
et vide, l'autre debout et intact, rempli de terre.
2 -- La présence d'excavations correspondant aux tracés décelés par
observation aérienne est donc confirmée, mais c'est une confirmation de pure
forme, car elle avait déjà été faite dans les autres sites semblables déjà
sondés.
3 -- La contemporanéité des différentes parties du site semble également
établie puisque les trois sondages ont fourni exactement les mêmes tessons de
céramique.
Il ne faut pas oublier de remarquer la similitude de ces tessons avec ceux
trouvés dans les cercles d'Avy (Jalette).
4 -- La datation du site peut également être effectuée avec une
approximation intéressante. Si déjà les objets en fer permettaient une
localisation dans le temps, la présence du fourreau d'une longue épée à bords
parallèles évoquait la Tène finale, ce qui semblait ne plus laisser de doute
après la découverte des tessons d'amphore italique républicaine de la fosse B.
5 -- Quant à l'explication d'un tel site, elle est naturellement plus
hasardeuse, mais déjà une étape importante a été franchie depuis les sondages
d'Avy.
Il s'agit d'un ensemble assez différent des groupements de cercles observés
habituellement, constitué par un vase réseau de fossés dessinant des figures
diverses, cercles, carrés et rectangles, auxquels s'ajoute une série de fosses
circulaires.
Si celles-ci semblent, de toute évidence, être des tombes à incinération,
les autres tracés n'ont pas encore livré leur secret.
Mais la présence d'armes nous aiguille également vers une interprétation
funéraire.
---------------------------------- PONS : « Les Salauds ».
RESPONSABLE : M. LASSARADE
C'est en mars 1973 que le site fut découvert par Monsieur DASSIÉ, en
bordure du hameau des « Salauds », parcelle 75, section AC du cadastre, lieu
dit « l'Aubarderie », propriété de Monsieur RONDEAU.
L'observation aérienne du champ fraichement labouré, révéla :
-- une dizaine de cercles plus ou moins apparents, souvent imbriqués, de 6
à 10 m de diamètre.
-- de larges taches sombres, vaguement circulaires.
-- d'autres taches minuscules, à l'intérieur et à l'extérieur des cercles.
-- de longues traces linéaires en relation avec les cercles.
I -- Les fossés linéaires :
Une coupe est établie sur l'un des trois fossés linéaires observés.
La couche de terre a 30 cm.
Ce fossé est lui-même creusé de 30 cm dans la banche calcaire, et mesure 80
cm de large au niveau de la roche. Il est en forme de U irrégulier. Sa pente
est difficilement discernable.
II -- Les cercles :
Un sondage est effectué sur l'un des cercles, à l'emplacement de ce qui
semble être l'intersection avec un second cercle, très peu visible celui-ci.
La couche de terre a 20 cm d'épaisseur.
Le cercle initial, de 9 m de diamètre intérieur, est limité par un fossé en
forme de trapèze isocèle, de 1,30 m d'ouverture au niveau de la roche, de 80
cm de petite base, mais qui s'élargit de plus en plus à une extrémité du
sondage ; sa profondeur totale est de 75 cm (dont 55 cm dans la banche). Le
fond et les parois en sont soigneusement aplanis.
La trace du second « cercle » n'est en réalité qu'une rigole irrégulière de
55 cm de large (niveau du calcaire) et de 45 cm de profondeur (dont 25 cm dans
la banche).
Cette rigole est tangente au cercle initial et s'y déverse en son point de
tangence.
Aucun matériel n'est récolté.
3 -- Les «petites taches » :
L'une d'elles est choisie à cause de sa position à l'intérieur -- mais très
excentrée -- d'un cercle de 6,5 m de diamètre (environ, car il est très peu
apparent). Ce cercle est limité par un fossé de 30 cm de profondeur (à partir
de la roche), en forme de trapèze isocèle, de 40 cm et 20 cm de bases, avec de
petites pierres.
[p. 25]
La « tache » n'a que 50 cm de diamètre.
Sous la couche de terre de 20 cm d'épaisseur, nous découvrons une fosse
circulaire, creusée dans le roc, de 1 m d'ouverture, à fond plat, mais à
parois concaves (plus grand diamètre 1,10 m). La profondeur (roche) est de 65
cm.
Sur les parois de cette fosse à 35 cm de profondeur, on [a] dégagé deux
trous à environ 90° l'un de l'autre.
Le premier, irrégulier, est rempli d'argile et de calcaire, et la sonde s'y
enfonce de 60 cm horizontalement sans en trouver le fond.
Le second orifice est dégagé et permet de découvrir une canalisation,
comblée par de fins débris calcaires et de l'argile.
Cette canalisation, dont la pente se dirige vers la fosse, est creusée dans
le roc, donc souterraine, sur 95 cm.
Elle a ensuite été creusée en forme de rigole de 20 cm de large à partir de
la surface, et rejoint le fossé circulaire situé à 1,75 m du bord de la fosse.
Après avoir traversé celui-ci, elle est d'ailleurs légèrement plus
profonde, elle se dirige vers l'un des fossés linéaires, qu'elle rejoint
probablement (mais ce n'est pas vérifié).
Le matériel : il n'en a été découvert que dans cette fosse. Il est très
varié : débris de fer indéterminables, tessons de poteries grossières,
fragments de carreaux, ou tegulae ; au niveau des orifices on a découvert un
morceau de verre blanchâtre, à bulles, et sur le fond de la fosse, un gros
goulot de poterie bleuâtre avec un col très court et le départ de deux anses.
Il semble donc, a priori, que nous nous trouvons ici sur un site assez
différent de ceux d'Avy et de Font-Barbot (Pons), avec lesquels il ne semble
donc pas y avoir contemporanéité.
N. B. Nous prions Monsieur LASSARADE et la Société Archéologique Pontoise
de nous excuser de ne pas publier dans ce bulletin la note concernant la
présentation de leur société, étant donné le nombre des comptes rendus de
prospections à y inclure.
La Direction Régionale.
---------------------------------- SAINT-AGNANT : « Le Châtelet et autres sondages ».
RESPONSABLES : Monsieur GABET et la Société de Géographie de Rochefort.
Site gallo-romain du Châtelet.
Après cinq ans de recherches, le plan d'un établissement gallo-romain, au
lieu dit « le Châtelet », commune de Saint-Agnant (Charente-Maritime) a pu
être établi. Cet ensemble couvre plusieurs hectares ; il comprend un groupe de
constructions renfermé dans un quadrilatère à double enceinte avec porte
monumentale au sud, des thermes à l'est, un long enclos dans le prolongement
nord de l'axe longitudinal du quadrilatère, et, en divers points plus ou moins
éloignés de l'enceinte, des dénivellations laissant prévoir d'autres ruines
couvrant de larges surfaces. Parmi les vestiges mis au jour, il convient de
souligner notamment six pavages de mosaïque, des fragments de chapiteaux
composites, etc...
Le plan des substructions édifiées dans la double enceinte, s'écarte aussi
bien de ceux des villas romaines que de ceux des sanctuaires gallo-romains.
Toutefois, diverses constatations permettent d'écarter l'hypothèse d'une villa
même importante, et, au contraire, bien des arguments, particulièrement le
caractère sacré de la double enceinte militent en faveur d'un sanctuaire rural
d'un caractère exceptionnel.
A l'issue d'une communication présentée à la section d'archéologie du
Congrès de Saintes, le Président, le Professeur Etienne, demande qu'un voeu
soit émis demandant le classement et la protection de cet ensemble. Les
dossiers visant au classement du site et à l'achat des terrains ont été
transmis aux services concernés.
Site à sel de l'Ilot n° 1.
Il se situe sur la bordure sud du marais de Saint-Augustin, presqu'île
d'Arvert, dans la commune de Saint-Augustin.
Ce gisement a livré un matériel d'exploitation identique à celui que l'on a
déjà recueilli dans cette région. Son originalité réside surtout dans les
piliers à « trompette » ou à « coupelle » et dans des vases cylindriques où
s'effectuait la cristallisation du sel. Ce matériel se différencie des piliers
tripodes et « barquettes » ou augets des autres gisements du littoral
atlantique. Le matériel domestique qui accompagne les déchets culinaires est
constitué essentiellement par des tessons de vases à décors digités ou sans
décors et dont la typologie couvre une période allant de la fin de l'Hallstatt
à la Tène III.
La stratigraphie du gisement intéressera les géographes :
1°) d'une part la position du site installé sur des sables dunaires apporte
une précision chronologique sur leur mise en place.
2°) d'autre part, le tracé de l'ancien rivage qui a pu être positionné à
quelques mètres du gisement intéresse la morphologie littorale de cette
région.
[p. 27]
Le site à sel de Brèze.
Ce gisement est situé à l'extrémité d'une hauteur qui s'avance dans le
marais de Saint-Augustin.
Le matériel recueilli au cours de cette campagne a complété celui ramassé
dans une campagne précédente, en 1967. Le matériel d'exploitation et la
céramique domestique ont à peu près les mêmes caractéristiques que ceux de
l'Ilot 1.
DÉCOUVERTES : sites à sel.
D'autres sites à sel ont été détectés. A ce jour 60 sites sont inventoriés.
A peu de distance de l'Ilot, trois gisements ont été « écrétés » au bulldozer.
La densité des vestiges de matériel d'exploitation dans d'étroits secteurs
laisse supposer la destruction de structures qu'il aurait été intéressant
d'étudier.
---------------------------------- SAINT-MARTIAL DE MIRAMBEAU : « La Champagne de la Font Tertaud ».
RESPONSABLE : M. GAILLARD
La découverte des cercles est l'oeuvre de Monsieur DASSIÉ qui prospecte par
avion l'anticlinal de Jonzac depuis plusieurs années.
Le site présente plusieurs cercles d'une dizaine de mètres de diamètre
ainsi qu'une centaine de taches de 50 cm environ de diamètre et qui pourraient
être des fosses à incinération.
Une première campagne (juillet 1973) a eu pour but de localiser l'un des
cercles qui paraissait intéressant à double titre :
-- il montrait la trace d'un diamètre partiel ; il avait à l'intérieur
plusieurs taches.
Les sondages ont révélé en fait deux cercles ou portions de cercles
concentriques très peu accentués (20 cm de largeur et de profondeur). D'autre
part, plusieurs fragments d'une urne cinéraire ont été recueillis. Par contre,
il nous a été impossible de repérer l'emplacement des taches malgré plusieurs
tentatives.
Une deuxième campagne s'ouvre à la mi-novembre, après la récolte du maïs,
mettant en oeuvre des moyens plus importants. Nous allons décaper
mécaniquement la couche superficielle (30 à 40 cm), afin de dégager au moins
la moitié des cercles déjà localisé. Nous aurons alors, non plus les
« saucissonnages » habituels, mais la mise à nu totale ou partielle d'une
structure protohistorique.
Les problèmes qui se posent à nous sont à la fois d'ordre pratique et
théorique :
-- groupe de fouilleurs amateurs aux professions diverses, nous ne pouvons
consacrer à l'archéologie que le dimanche matin, d'où l'étalement dans le
temps des travaux de décapage.
-- la datation de l'urne cinéraire fragmentée, sans décor, sans fond et
sans bord.
-- la finalité et l'existence même des multiples taches.
Le chantier est ouvert le dimanche matin à partir de la mi-novembre.
Responsable : Monsieur J. GAILLARD
29, avenue Joffre
17500 JONZAC
Téléphone : 501
---------------------------------- SAINTE-SOULLE : « La Roche Bertin ».
RESPONSABLE : M. l'Abbé METAYER
Site d'Archéologie Médiévale. Autorisation de sondage de mai 1973.
Il s'agit de l'une des forteresses [Note : L'autre forteresse étant le
BREUIL BERTIN, commune de Saint-Ouen d'Aunis, à 14 kilomètres de la Rochelle,
où nous avons effectué des sondages archéologiques de 1964 à 1972.] de Pierre
BERTIN, sénéchal du Poitou à la fin du XIIème siècle.
Le site n'a jamais été fouillé, semble-t-il. Il est tout entier occupé par
un bois.
Le plan du château fort est bien dessiné par des levées de terre et de
profonds fossés ; les fondations des murailles affleurent sous le lierre.
Peu de documents sur cette vaste forteresse. On ignore la date de sa
destruction.
Actuellement, nous nettoyons le sous-bois abandonné depuis des années et
nous allons commencer la recherche archéologique.
Pour visiter le site, s'adresser à :
Monsieur l'Abbé Jean METAYER
Ecole Fénelon
36, rue Massiou
17000 LA ROCHELLE
Téléphone : 28-23-89.
---------------------------------- MURON
RESPONSABLE : Monsieur GABET et la Société de Géographie de Rochefort.
Site gaulois de Muron.
Une tranchée d'adduction d'eau a traversé à Muron un habitat de la Tène
III, mettant au jour de nombreux dépotoirs. La céramique recueillie a fait
l'objet d'une communication au Congrès Inter-Régional de Saintes.
Site gallo-romain de Muron.
La même tranchée d'adduction d'eau a éventré un gisement gallo-romain qui a
livré des fibules augustéennes, des monnaies et de la céramique du Ier
siècle. Un rapport est en cours.
DÉCOUVERTES :
1°) Gallo-romaine.
Les travaux de la déviation de la N 137 ont mis au jour des structures et
des dépotoirs peu importants de la période gallo-romaine, notamment au
Vergeroux et à Saint-Laurent-de-Laprès.
2°) Tène III.
Sur cette même route un site de la Tène III a été reconnu.
---------------------------------- SAINTES : « Rue Saint-Vivien »
RESPONSABLES : Messieurs MAURIN et SALANON
A Saintes, les bulldozers, rue Saint-Vivien, au centre de la ville, ont
excavé sur 3 m de profondeur un espace d'environ 20 x 20 m. Structures mises
au jour : une couche de sarcophages (tous détruits par les engins, sauf une
cuve), au-dessus de deux niveaux gallo-romains principaux. Après arrêt des
engins, notre intervention a porté :
a) sur un espace de 30 m2 environ non touché par les engins (mais il ne
comportait pas de sarcophages : céramique de médiocre intérêt, intaille,
monnaies, murs divers).
b) sur un puits dont l'orifice avait été emporté par le bulldozer et qui
était creusé dans le rocher (comme à l'habitude) ; il avait été apparemment
comblé dans les dernières années avant n.e. ou les premières de n.e. (d'après
la céramique) ; malheureusement, l'installation à laquelle nous avons procédé
après la fouille des deux premiers mètres s'est révélée inutile ou presque,
puisque le fond du conduit a été atteint à 4 m au dessous de son entrée dans
le rocher, autrement dit, l'ouvrage avait été abandonné après ce début de
creusement et le puits transformé en dépotoir.
c) sur un autre puits (puits B), découvert à quelques mètres du premier
conduit, il a été fouillé jusqu'à 6,5 m au-dessous de son entrée dans la roche
(env. 9,5 m de la surface actuelle du sol) et sondé jusqu'à moins 14 m, sans
que le fond ait été atteint, le conduit semble donc bien avoir été achevé dans
l'antiquité. Le comblement superficiel (sur 8 à 9 m) est très décevant, mais
le dernier mètre fouillé était prometteur par la céramique qu'il a livrée.
d) il faut nuter en outre la présence d'un bassin rectangulaire en grandes
pierres de taille ; il a été en partie détruit par les engins, mais le reste
est encore engagé dans les terres.
e) enfin un grand égout traverse tout le terrain découvert, de l'est à
l'ouest.
Conclusions
Ces sept jours de fouilles difficiles en raison du bouleversement des lieux
donnent une première idée de la stratigraphie dans ce secteur. Les niveaux ont
été relevés et un plan précis sera établi.
La municipalité nous a donné toutes facilités pour pratiquer le sauvetage
puisqu'elle a ordonné l'arrêt des engins pendant une semaine et ne nous a pas
ménagé son appui (installation d'un treuil, en particulier) ; malheureusement,
il n'a pas été possible d'envisager la poursuite de l'exploration du puits B.
En effet, ce puits se trouve sur le passage d'une des fondations de la future
recette des finances, mais surtout, il est au bord même de la grande
excavation pratiquée au ras de la rue Saint-Vivien dont une portion risquerait
de s'effondrer ou de s'affaisser dans la fouille si d'importants travaux de
soutènement n'étaient pas pratiqués (le chantier aurait dû être « gelé » alors
pour une durée indéterminée). Nous avons préféré renoncer à cette hypothèse et
réserver pour une meilleure occasion la bonne volonté évidente que nous avons
rencontrée.
---------------------------------- ---------------------------------- SAINTES : « Les Ateliers Municipaux », site gallo-romain.
RESPONSABLE : Monsieur ROUVREAU, animateur du C.R.A.S.
Depuis l'hiver 1968-1969, le Groupe de Recherches Archéologiques de Saintes
surveille la construction des nouveaux ateliers municipaux de cette ville et
l'aménagement de ses abords immédiats. Les efforts des fouilleurs ont été
hautement encouragés par la municipalité et les services techniques de la
ville. Monsieur Paul JOSSE, Maire de Saintes, très sensible à l'intérêt de ce
site, a personnellement pris des mesures pour que le maximum de documents
archéologiques soit repéré et sauvegardé : c'est ainsi qu'un bâtiment a été
raccourci de moitié par rapport aux prévisions, pour éviter la destruction de
la partie capitale du site, le sanctuaire carré.
Les parties prospectées comprennent pour l'instant :
1°) Constructions antiques : bâtiment L, mur A et sanctuaire MN.
2°) Un fossé protohistorique circulaire comblé en dépotoir à partir du
règne de Tibère (stratigraphie de dépotoirs).
3°) Des dépotoirs de fours de potiers.
4°) Des puits au nombre de six : puits peu profonds (E, F, I, J) ou plus
profonds (G, H). Le plus remarquable est le puits G qui a permis de
recueillir, en association avec de nombreux squelettes humains, des objets en
bois en parfait état de conservation, parmi lesquels des tablettes d'écriture,
un coffret, etc... C'est grâce à l'intervention et aux soins particuliers de
Monsieur NICOLINI, Directeur des Antiquités Poitou-Charentes, que les
tablettes ont pu être rapidement déposées et confiées au Laboratoire de
Clermont-Ferrand, spécialisé dans le traitement des objets de bois.
5°) Une fosse funéraire du Ier siècle, particulièrement riche (K) avec
céramique abondante, verrerie, objets.
Les fouilles ont lieu en week-end, avec l'aide des militaires de la base
aérienne 722, à Saintes, ou l'été, au cours d'un stage en juillet ou en août.
On peut se renseigner au Groupe de Recherches Archéologiques, Boite Postale
196, à 17104 SAINTES.
Le sauvetage de la partie menacée appartenant au périmètre des ateliers
municipaux, devrait être terminé au cours de l'été 1974.
Les problèmes qui se poseront aux fouilleurs cette année seront de deux
ordres :
1°) trouver une main-d'oeuvre qualifiée (personnes habituées à la fouille
gallo-romaine de précision : fin du dégagement du sanctuaire et mise en valeur
des différents remaniements antiques de cette construction).
2°) bénéficier de crédits de sauvetage et d'exploitation photographique
plus substantiels que les années précédentes.
---------------------------------- ARCHÉOLOGIE AÉRIENNE EN SAINTONGE
RESPONSABLE : Monsieur Jacques DASSIÉ, 8, rue des Réservoirs, 78000 VERSAILLES
Pendant la période décembre 1972 -- novembre 1973, Monsieur Jacques DASSIÉ
a effectué 28 missions de prospections aériennes, au cours de 51 heures de
vol, couvrant plus de 10 000 kilomètres. 65 films ont été utilisés pour plus
de 2 000 prises de vues, et pour un nombre encore plus important
d'agrandissements.
Ces recherches ont permis la découverte de 122 sites nouveaux, dont 5
grandes enceintes néolithiques, et autorisé les travaux suivants :
FOUILLES ET SONDAGES
-- PONS -- 17 -- « Les Sallauds », sondage avec la Société Archéologique
Pontoise.
-- PONS -- 17 -- « La Font Barbot », fouille de sauvetage avec la Société
Archéologique Pontoise.
-- BERNEUIL -- 17 -- « Le Mourez », sondages avec la Société Archéologique
Pontoise.
-- COZES -- 17 -- « Le Fief Neuf », sondages avec la Société de Géographie
de Rochefort.
-- SAINT-MARTIAL-DE-MIRAMBEAU -- 17 -- « La Font Tertaud », participation
aux sondages de l'Association Historique et Archéologique de Jonzac.
PUBLICATIONS
« ARCHEOLOGIA » Document spécial 1973 : Archéologie aérienne dans le
département de la Charente-Maritime, Monsieur Jacques DASSIÉ.
COMMUNICATIONS
-- Conférence à l'École Pratique des Hautes Études, VIème section,
séminaire du Professeur CHEVALLIER, 29 janvier 1973.
-- Communication au colloque « Pour une géographie du sacré dans l'Occident
Romain » E.P.H.E. et Centre de Recherches A. PIGANIOL, 3 mars 1973.
-- Conférence à l'Institut Français du Pétrole, 20 mars 1973.
-- Communication à la réunion départementale de la S.P.F. Rochefort 31 mars
1973.
-- Conférence à la Société Française de Photogrammétrie, I.G.N. St-Mandé, 4
juin 1973.
-- Communication au Congrès des Sociétés Savantes, Saintes, 16 juin 1973.
-- Communication au IIIème Colloque de Protohistoire d'Aquitaine,
Bordeaux, 27 octobre 1973.
-- Conférence à l'Université de Tours, 23 novembre 1973.
EXPOSITIONS
-- Exposition Internationale d'Archéologie aérienne, Grenoble, avril-mai
1973.
-- Exposition du Groupe de Recherches de la Société d'Archéologie et
d'Histoire de la Charente-Maritime, Saintes, été 1973.
-- Exposition à l'Université de Tours, automne 1973 : présentation, en une
cinquantaine de grandes photographies, d'un large panorama de l'archéologie
aérienne Saintongeaise.
N. B. Notice tirée du rapport de fin d'année.
---------------------------------- DÉPARTEMENT DES DEUX-SEVRES (79) 1°) SONDAGES
CHATEAU DE SALBART : Mise en valeur et reconnaissance des vestiges de cette
ancienne forteresse pas Mademoiselle BERLAND et Monsieur GABILLAT (notice non
parvenue).
PRAHECQ : « Saziré ».
SAINTE-EANNE : « Les Châteliers ».
SAINT-GENEROUX : « Vérification archéologique autour de l'église ; le
responsable DOM COQUET (notice non parvenue) ».
2°) SAUVETAGES
LA CRECHE : « Barilleau ».
NIORT : « Bessines ».
NIORT : « Le Pain Perdu ».
NIORT : « Prieuré Saint-Martin ».
NIORT : « Saint-Florent ».
NIORT : « 12, rue Jean-Gabriel Domergue ».
---------------------------------- PRAHECQ « Saziré »
RESPONSABLE : MM. J.C. LIEGE et M. MARSAC
Le site de Saziré (Saziliacum) fait l'objet de recherches depuis trois
ans. Auparavant une prospection au sol y avait été effectuée par Monsieur
Michel METAYER depuis 1968.
Lors des trois campagnes, c'est un vaste ensemble de bâtiments
gallo-romains qui a été mis au jour : des thermes de dimensions modestes (12 x
18 m) avec de petites salles chauffées et une baignoire froide ; une cour (ou
palestre ?) de 27 x 35 m bordée d'une galerie ; une partie d'un bâtiment
comportant de vastes salles bétonnées (une, sur hypocauste de 6 x 4 m, et deux
de 10,5 x 6 m environ), un praefurnium et plusieurs couloirs.
En outre, un cimetière a bouleversé la partie nord du bâtiment (16
sépultures ont déjà été dégagées). Au sud-est de la cour, une curieuse
structure avec des murs en arrondi (absides), très détruits, a été mise au
jour, sans que son plan se dégage avec netteté.
La majeure partie des bâtiments semble avoir été construite au Ier siècle
et utilisée avec quelques remaniements de faible importance jusqu'au IIIème
siècle. Quelques indices font penser qu'une réoccupation paléochrétienne a
précédé l'abandon définitif et la destruction de ces bâtiments.
En règle générale, la couche archéologique se trouve à une faible
profondeur et n'a permis de ne retrouver que les substructions sauf dans le
grand bâtiment où les sols bétonnés subsistent. Le mobilier est assez rare
mais de nombreux fragments d'enduit peint attestent un certain luxe dans la
décoration.
La présence de tessons et de tuiles dans les champs avoisinants et quelques
résultats obtenus par photographie aérienne, permettent de penser que le site
couvre une étendue de plusieurs hectares.
Les travaux sont effectués par une équipe bénévole, trop peu importante
encore, avec la collaboration de Monsieur Jacques JARRY, ancien pensionnaire
de l'Institut Français d'Archéologie Orientale du Caire. Les responsables sont
Jean-Claude LIEGE (79230 PRAHECQ) et Maurice MARSAC (Chavagné 79260 LA
CRECHE).
Bibliographie :
-- Prahecq, essais de prospection au sol -- Bull. Soc. Hist. des
Deux-Sèvres, II, 1969, n° 3.
-- Les Thermes de Saziré. Sondage 1971, ibid. IV, 1971, n° 2-3.
-- Le complexe gallo-romain de Saziré. Sondage 1972, ibid. V, 1972, n°
2-3.
-- Le complexe gallo-romain de Saziré. Sondage 1973, à paraître.
---------------------------------- SAINTE-EANNE : « Les Châtelliers »
RESPONSABLE : M. de LANGAVANT
Le site est situé sur la commune de Sainte-Eanne, dans la vallée de la
Sèvre Niortaise, entre Saint-Maixent-l'Ecole et La Mothe Saint-Héraye
(Deux-Sèvres).
Ce site, découvert en 1967, est fouillé depuis par le propriétaire
uniquement, dans des périodes assez limitées.
Nous nous trouvons en présence d'une villa Gallo-Romaine très riche
détruite une première fois à la fin du IIIe siècle (vers 275) puis
reconstruite au IVe siècle, époque de son apogée, pour être détruite
vraisemblablement entre 350 et 360.
Un mobilier très important (par rapport au volume fouillé) a été dégagé.
(Mobilier principalement du IVe siècle : monnaies, fibules, poteries,
marbres, colonnes, objets en fer et en verre, etc...
Tout ce mobilier est visible en permanence au domicile de Monsieur de
LANGAVANT, propriétaire du site et de la propriété actuelle des Châtelliers de
Sainte-Eanne, situé à mi-chemin entre la Mothe Saint-Héraye et
Saint-Maixent-l'Ecole et à 1 km au sud de la nationale 737).
---------------------------------- LA CRECHE : « Barilleau ».
RESPONSABLE : M. DEBIEN
Nous sommes en présence d'une nécropole comportant les trois types
d'inhumation rencontrés dans la région :
-- sarcophages ;
-- pleine terre avec entourage partiel ou complet ;
-- pleine terre.
L'ensemble a été sérieusement bouleversé au cours des siècles (les
couvercles ont disparu le plus souvent).
Le mobilier est rare. La fouille d'une vingtaine de sépultures a révélé :
-- 2 fibules
-- des perles.
Nous sommes en présence de fibules dites « ansées » du type symétrique.
Les datations proposées jusqu'à présent sont :
-- VIIe-VIIIe siècle (Salin)
-- VIIe siècle (Bohner)
Ce type de fibule a-t-il déjà été rencontré dans la région ? (oui
certainement). Si oui, le contexte général a-t-il permis de vérifier, pour
notre région, les datations proposées ?
A-t-il été possible d'affirmer cette datation ?
---------------------------------- NIORT, Bessines.
RESPONSABLE : M. P.H. MITARD
La découverte d'un sarcophage d'époque romaine à la sortie sud-ouest de de
Niort, route de la Rochelle, sur le territoire de la commune de Bessines, à
l'occasion de travaux de terrassement pour la construction d'un magasin de
meubles, avait été annoncée dans le journal La Nouvelle République des 4/5
août 1973, avec mention de la venue sur les lieux de Monsieur Camille GABET,
archéologue de Rochefort. En vacances à Usseau, mon pays natal, je n'ai eu
l'occasion de voir ce sarcophage que le 14 août. Il était alors au centre
d'une fosse de 4 x 5 m, creusée à la pelle mécanique pour faciliter son
extraction, selon les dispositions prises par le propriétaire du terrain,
Monsieur GIAMBASI, qui avait fait conserver une gaine de terre de protection
autour.
Cette gaine de protection avait visiblement été attaquée en sape en divers
points par des inconnus. De nombreux fragments de céramique et surtout de
verrerie jonchaient le fond de la fosse dans le quart nord-est, le sarcophage
étant orienté nord-sud. Je m'efforçais aussitôt de récupérer le maximum de
fragments, aidé par ma femme et mon jeune garçon.
Dès le 15, j'informais de la situation Monsieur E. BRETHE et Monsieur RE,
de la Société Historique des Deux-Sèvres et du groupe archéologique niortais,
puis le 16 au matin Monsieur le Directeur des Antiquités Historiques de la
région Poitou-Charentes, qui approuva mon action et m'accorda l'autorisation
de poursuivre. J'ai alors réalisé les travaux qui s'imposaient autour du
sarcophage avec l'aide intermittente d'une petite équipe, à laquelle
collaborèrent Messieurs J. JARRY et L.L. LAPLACE du groupe niortais :
-- criblage des déblais ;
-- fouille de la « gaine de protection » aboutissant à la découverte de
deux amphores et d'une cruche en place sur le côté est et d'ossements de porc
sur le côté ouest ;
-- ratissage de l'intérieur du sarcophage fournissant deux monnaies.
Le propriétaire m'a remis les éléments trouvés à l'intérieur du
sarcophage : cruche, petit vase en verre et squelette plus ou moins complet.
D'autre part, à la suite d'un appel que j'ai lancé dans le journal déjà
cité, numéro du 21 août, les parents du jeune homme qui était l'auteur
principal de la fouille clandestine m'ont remis un important ensemble de vases
en verre et en céramique, certains intacts, d'autres en fragments, qui joints
à mes propres trouvailles dans les déblais permettent -- en tenant compte des
vases représentés seulement par quelques fragments -- d'estimer le nombre des
pièces déposées -- dans un coffre -- entre les amphores et les cruches, à 34
vases en verre et 14 en céramique. Les éléments les mieux datés indiquent
qu'il s'agit d'une sépulture de la deuxième moitié du Ier siècle.
[p. 39]
L'examen du matériel montre que des éléments, recueillis certainement par
d'autres inconnus manquent, ce qui risque de fausser un peu l'étude de cette
sépulture. Le problème principal est celui de l'emplacement de l'établissement
romain auquel se rattache ce sarcophage, qui jusqu'à plus ample informé paraît
isolé.
---------------------------------- NIORT « Le Pain Perdu »
RESPONSABLE : M. RE
La municipalité niortaise ayant décidé de prolonger le boulevard de
l'Atlantique pour créer une voie qui permettrait l'écoulement de la
circulation au nord de la ville, a commencé à acquérir un certain nombre de
terrains du quartier de Bessac. L'un de ceux-ci présentait un intérêt tout
particulier : il s'agit de la parcelle 14, section BN du cadastre de Niort,
qui se trouve au 96 de la rue de la Corderie. En effet, ce terrain fait partie
d'un ensemble appelé le Pain (ou Puy) Perdu, où ont été relevées au siècle
dernier des traces importantes de constructions gallo-romaines : murs de plus
d'un mètre d'épaisseur, fragments de fûts de colonnes, chapiteaux. Ajoutons
qu'il y a été trouvé plusieurs monnaies du Ier siècle ainsi que des fibules.
Nous avons donc entrepris une fouille de sauvetage pour tenter de relever
un plan complet du bâtiment.
Le premier sondage a permis de découvrir un mur 1,05 m de largeur, orienté
NS, dont la hauteur totale est de 1,18 m. Quatre rangs d'appareils sont
conservés au-dessus des fondations. Celles-ci ont une profondeur de 0,64 m
environ. Il est à noter que dans ce sondage, les fondations sont plus profonds
de 0,50 m environ sur une longueur de 2 m. Nous avons pensé que le mur à
l'endroit de ce renforcement devait porter une colonne. Cette hypothèse
semblerait d'ailleurs confirmée par la présence, à l'Est du mur, de fragments
de colonnes et d'entablement. Ces débris, malheureusement assez petits, car
les blocs ont dû être débités à la masse pour des fours à chaux, se trouvent
au-dessus d'un sol de calcaire blanc composé peut-être d'éclats venant de la
taille des parties sculptées.
Nous avons rencontré en outre plusieurs fragments de marbres pyrénéens,
quelques morceaux d'enduit et des tessons de poteries. Le sol blanc peut être
daté du premier siècle. Dans la couche d'éboulis nous avons recueilli quelques
fragments de formes sigillées du IIe siècle (Curle 15 et Drag. 37).
A l'ouest du mur, on retrouve une couche blanche d'ailleurs peu étendue qui
s'est sans doute constituée pendant la construction. Cette couche repose sur
de l'argile rejetée des fondations, les assises du mur ont été coulées
directement dans la tranchée, celle-ci faisant office de coffrage. Sous cette
argile, on trouve une couche de terre noire correspondant à l'occupation du
terrain avant la construction du bâtiment, occupation attestée par deux
monnaies et de la poterie gauloise.
A une douzaine de mètres à l'Ouest du mur précédemment décrit se trouvent
deux tranchées de section rectangulaire remplies de sable jaune qui sont
probablement les vestiges de murs détruits, au fond de l'une d'elle subsistent
en effet des fondations.
Cet ensemble ne prendra une signification précise que lorsque des sondages
auront permis de dégager une partie plus vaste du bâtiment qui semble couvrir
environ trois hectares.
Pour tous renseignements voir Monsieur Michel RE et le groupe archéologique
niortais
12, rue Domergue, 79000 NIORT
---------------------------------- NIORT, Prieuré Saint-Martin.
RESPONSABLE : M. RE
La fouille de sauvetage entreprise en novembre 1972 sur le terrain
appartenant à la ville de Niort près de l'angle du boulevard de l'Atlantique
et de l'avenue du Maréchal de Lattre (n° 77 section BK du cadastre de Niort)
avait à l'origine pour but de délimiter le cimetière mérovingien dont une
importante partie avait été dégagée en 1968-1969 par Monsieur BOISSET et son
équipe, au nord du dit terrain, à l'emplacement des maisons de retraite des
vieillards. La présence de vestiges d'époque gallo-romaine était d'ailleurs
possible, voire probable à cause de la proximité d'un édifice de cette période
située sans doute en partie sous la chapelle qui subsiste encore de l'ancien
prieuré Saint-Martin. Rappelons que des fragments de frise provenant d'un
important bâtiment gallo-romain avaient été trouvés en remploi parmi les
sarcophages du cimetière.
En fait, dans l'état actuel de la fouille aucune sépulture n'a été
découverte, ce qui tendrait à prouver que le cimetière s'arrête sous le
boulevard de l'Atlantique.
En revanche, nous avons mis au jour sur 16 m environ une portion de voie
orientée NO-SE mais qui semble s'incurver vers le sud. Cette voie, dont la
largeur est de 5,10 m, est constituée pour l'essentiel par un « béton » de
gros sable jaune tassé. Au milieu, elle est empierrée sur une longueur de 2,50
m environ. Certaines pierres ont été creusées par le passage des charrettes.
Le béton est limité de chaque côté par une bordure fermée de blocs de
quartzite placés bout à bout. Ajoutons que cette voie est assez fortement
bombée en son milieu. A l'ouest des pierres polies par l'usure la bordent sur
une largeur de 4 à 5 m. Toutefois, ce pavage ne semble pas continu, car s'il a
été trouvé dans deux sondages, un troisième ouvert plus au sud ne l'a pas
révélé.
La structure de cette route, semblable à celle relevée par A. GRENIER près
d'Alésia, ainsi que quelques rares fragments de tuiles à rebords et de
poteries dont quelques tessons de sigillée, permettent de la dater avec une
certaine vraisemblance du Ier siècle. Mais elle a probablement été utilisée
très tardivement puisqu'une monnaie du XIIe et une autre du XVIIe ont été
trouvées juste au-dessus de l'empierrement. Il y eut d'ailleurs sans doute des
recharges successives que seule une coupe pourra mettre en évidence. Les
fouilles, interrompues depuis le mois de février 1973, reprendront au début de
l'année 1974.
Pour tous renseignements voir Monsieur Michel RE et le groupe archéologique
niortais
12, rue Domergue, 79000 NIORT
---------------------------------- NIORT, Saint-Florent, rue Gabriel Fauré et près de l'église de Saint-Florent.
RESPONSABLE : M. RE
Nous avons appris par un article publié le 10 septembre 1973 dans un
journal local que des sarcophages et des squelettes avaient été découverts à
Niort, rue Gabriel Fauré. Nous étant rendus sur les lieux, nous avons constaté
qu'ils se trouvaient mêlés à des déblais apportés pour niveler le terrain
autour d'une maison en construction. Ces déblais provenaient en fait des
terrassements effectués pour la construction d'une autre maison, à quelques
mètres à peine du chevet de la vieille église de Saint-Florent, connue pour
les sculptures primitives qui décorent sa façade, sculptures qui furent
l'objet d'une controverse assez vive entre le Père de La Croix et un érudit
local. Le père de La Croix supposait la présence d'un sanctuaire gallo-romain
sous la chapelle.
Et il semble bien que son hypothèse était justifiée. En effet,
l'entrepreneur qui bâtissait les deux maisons ayant accepté de mettre à notre
disposition une pelle mécanique, nous avons pu fouiller la terre transportée
rue Fauré, et nous avons découvert, outre deux sarcophages entiers, trois
blocs de corniche dont l'un était orné de modillons ; les blocs provenaient
sans aucun doute d'un bâtiment gallo-romain. La municipalité a mis à notre
disposition des engins pour transporter ces différents vestiges au dépôt des
Sablières. Nous avons aussi découvert sur les déblais proches des maisons des
fragments de poteries communes et sigillées. La datation de la poterie
recueillie va du Ier au IIIe siècle.
Nous attendons que la maison en construction soit terminée pour fouiller
les déblais proches de l'église de Saint-Florent.
Ce site est particulièrement intéressant pour l'archéologie, puisqu'il
présente plusieurs niveaux gallo-romains, peut-être un niveau mérovingien (des
fragments de sarcophages trapézoïdaux trouvés rue Fauré pourraient en effet
remonter à cette époque) et un niveau du Moyen Age (d'autres sarcophages à
pans coupés, avec emplacement ménagé à l'intérieur pour la tête, contenaient
des poteries vernissées vertes et sembleraient dater du XIIIe siècle).
Pour tous renseignements voir Monsieur Michel RE et le groupe archéologique
niortais
12, rue Domergue, 79000 NIORT
---------------------------------- NIORT : 12, rue Domergue.
RESPONSABLE : M. RE
Nous avons été amenés à effectuer une fouille de sauvetage au 12 rue
Domergue (parcelle 332 de la section BI du cadastre de Niort) pendant les mois
de mars et d'avril 1973. Le contexte archéologique dans le quartier est un des
plus intéressants : il a été trouvé une stèle gallo-romaine d'un style très
primitif (Gallia 1972) au n° 6 de la même rue (parcelle 335) et le
propriétaire du terrain qui porte le n° 4 (parcelle 336) a fait état de la
découverte, pendant la construction de sa maison, de dépotoirs dont le
mobilier semblerait être contemporain du règne de Tibère.
Et c'est encore un dépotoir que nous avons mis au jour. Il était constitué
par une fosse oblongue de 2,50 m de profondeur et de 5 m de longueur, dont la
moitié Est, seule dégagée sur une largeur de 2 m, offrait un bord presque
vertical. Cette fosse était remplie de trois couches de cendres séparées par
deux couches d'argile assez minces (environ 10 cm). Ces différentes couches
suivaient la forme de la fosse et leurs extrémités remontaient très vivement
vers la surface. L'extrémité Nord de la fosse était bordée d'un sol en gros
sable jaune tassé sous lequel des pierres plates juxtaposées formaient un
blocage. Ces deux couches descendaient jusqu'au milieu du dépotoir où elles
s'arrêtaient nettes.
Le mobilier recueilli est très divers : trois fibules entières, trois
monnaies, un couteau, de nombreux fragments de verre (dont plusieurs fragments
figurés) et une grande quantité de céramique, tant commune (terra nigra,
poterie grise) que sigillée, de nombreux fragments d'amphores. Les formes de
la céramique sigillée (surtout Drag. 15/17, 18, 24/25 et 27) et douze
signatures de potiers permettent de dater ce dépotoir des règnes de Claude et
de Néron.
Nous avons là un indice de plus de la présence d'habitations gallo-romaines
dans ce quartier de Niort au Ier siècle de notre ère.
Pour tous renseignements voir Monsieur Michel RE et le groupe archéologique
niortais
12, rue Domergue, 79000 NIORT
---------------------------------- DÉPARTEMENT DE LA VIENNE (86) 1°) CHANTIERS
NAINTRÉ : « Vieux-Poitiers ».
SAINT-LÉOMER : « Masamas ».
VENDEUVRE-DU-POITOU : « Les Tours Mirandes ».
2°) SONDAGES
CHATEAU-LARCHER : « Donjon ».
CHAUVIGNY : « Château Baronnial de Chauvigny XI, XII et XVème siècle ».
GENCAY : « Château de Gencay ».
3°) SAUVETAGES
CHATELLERAULT : « Fort-Clain ».
CHATELLERAULT : « Fort-Clain ».
DOUSSAY : « La Taille de Lys ».
LA CHAPELLE-MOULIERE : « Les Grands Bornais ».
POITIERS : « Sainte-Croix », nouveau musée.
POITIERS : « Place Notre-Dame ».
POITIERS : « Abbaye Saint-Cyprien ».
POITIERS : « Rue des Feuillants ».
POITIERS : « Rue Monseigneur Augouard ».
SOSSAIS : « La pièce de la Tour », (exploration par Monsieur PIBOULE, d'un
souterrain, notice non parvenue).
---------------------------------- NAINTRÉ : « Vieux-Poitiers ».
RESPONSABLE : M. René FRITSCH
Fouille archéologique :
Par René FRITSCH, titulaire de l'autorisation de fouilles et son équipe,
39, Avenue Albert Camus -- 86100 Châtellerault.
Historique des fouilles actuelles :
Il s'agit d'un chantier de fouille de grande surface ouvert depuis 10 ans
environ.
Le théâtre :
Bâtiment de type augustéen, de grandes dimensions (115 m de diamètre),
capacité, 10 000 spectateurs.
État actuel de l'avancement des travaux :
Huit murs concentriques ont été reconnus ainsi que trois vomitoires et le
mur concentrique 4 a été reconnu sur plusieurs dizaines de mètres de longueur.
Au point de vue de la surface fouillée, elle correspond sensiblement au
tiers de la surface totale de l'édifice.
Travaux de fouilles 1973 :
Les objectifs étaient de plusieurs ordres :
1° Exploration d'un bâtiment fruste préromain (carreau B-8-VI)
2° Mise au jour du mur 4 concentrique sur une grande longueur (carreaux
C-7-XXI, D-6-V, D-6-V, D-6-IX, D-6-XIII et D-6-XVI, également carreau
C-6-XXV).
3° Exploration en profondeur de la fosse d'orchestre (carreau C-5-XIV)
4° Poursuite de l'exploitation des autres carreaux de fouilles commencés au
cours des campagnes précédentes.
Mobilier : en 1973, bilan actuel :
-- 11 monnaies total général 189
-- 3 bagues " " 40
-- 2 fibules " " 12
-- 6 aiguilles ou
épingles en os " " 77
Visite du chantier :
Tous les samedis et dimanches après-midi, jours où l'équipe se trouve
réunie sur le terrain.
Objectifs long terme :
a) fouille de la scène (nécessité soit d'acquérir le terrain qui la
contient, soit de le louer à l'exploitant).
[p. 46]
b) fouille et dégagement continus du mur 4 concentrique (afin de pouvoir
préciser la valeur des dimensions relevées et donner plus de précision
également à l'architecture reconnue).
Besoins :
L'équipe actuelle, uniquement formée par des membres de la Société des
Sciences de Châtellerault, résidant ou non dans la région (il y a plusieurs
habitants de Poitiers) est forte d'une quinzaine d'éléments. Bien que ce
chiffre soit appréciable, il pourrait être augmenté encore et permettrait une
avance plus sensible encore du travail effectué.
A noter que la fouille est pratiquée avec une méthode sûre de recherche des
stratigraphies et que sur ce chantier, les candidats fouilleurs sont mis en
stage durant plusieurs mois avant d'être incorporés à l'équipe.
L'équipe fonctionne comme une école de fouilles.
---------------------------------- SAINT-LÉOMER : « Masamas ».
RESPONSABLE : Monsieur E. de LAVERGNE.
1973 marque 10e année de fouilles au site Gallo-Romain de Masamas. C'est
en 1964 en effet que ces vestiges furent découverts et les progrès réalisés
les années suivantes permirent d'établir un plan général des murs et une
signification à cet ensemble : il s'agit d'un sanctuaire Gallo-Romain
(Ier-IVe siècle), comprenant un mur d'enceinte, deux temples sensiblement
identiques, une esplanade et des bâtiments d'entrée. Cet ensemble a été classé
parmi les Monuments Historiques au cours de cette année 1973.
Localisation du site :
Sur la commune de Saint-Léomer (Vienne), à 2 kms du hameau de Séchaud, sur
le chemin qui rejoint la route de Montmorillon à « La Loge » -- Parcelle 197
-- Lieu dit « le Chiron » -- Section C (plan cadastral de Saint-Léomer).
Nature des travaux réalisés :
Au cours des mois de juillet et août derniers, 9 carreaux de 4 m x 4 ont
été fouillés, devant les deux temples.
Principales découvertes :
Parmi les objets découverts, signalons l'antéfixe à tête de méduse, des
fragments de tuiles à rebord, des morceaux d'enduit intérieur des temples, 1
pointe de flèche, 1 fragment de fer à bourrique, 1 mors de cheval, 1 fibule de
bronze (période de la Tène), 1 cuillère de cuivre doré et 5 monnaies de bronze
(Ier et IIIe siècles).
Renseignements pratiques :
1) Nom et adresse du Responsable
Docteur E. de LAVERGNE
La Grande Frissonnière
Saint-Léomer (Vienne)
2) Date et Conditions de fouilles
Fouilles pendant les mois de juillet et août.
Logement et nourriture assurés.
3) Visites éventuelles
S'adresser au Docteur E. de LAVERGNE ou à Monsieur René CHARTIER
La Grande Frissonnière -- Saint-Léomer (Vienne)
Tél. 1 à Saint-Léomer
ou à Monsieur le Curé F. REIX
Curé de Bourg-Archambault (86).
4) Besoin en Personnel
Nous souhaitons pour 1974, 3 ou 4 étudiants (tes), afin de poursuivre les
travaux devant les temples.
---------------------------------- VENDEUVRE DU POITOU : « Le Sanctuaire gallo-romain des Tours Mirandes ».
RESPONSABLE : M. NICOLINI.
On sait quel intérêt présente le vicus sanctuaire des Tours Mirandes
révélé dès 1964 par les fouilles du colonel POTUT, qui se sont attachées à la
mise au jour du temple circulaire, de la basilique et des bâtiments annexes.
Lors des congés de Pâques, puis de juillet à août, nos fouilles ont eu pour
objectif, outre la formation théorique et technique des soixante trois
stagiaires participant aux deux stages organisés par le Groupe Archéologique
de la Société des Amis du Vieux-Vendeuvre, conduits par J. de la VAISSIERE et
J.M. DEGORCE, l'établissement d'une stratigraphie comparative aux pieds de
l'escalier monumental conduisant à la grande galerie façade du temple, ainsi
qu'un contrôle des substructions de la partie centrale de la cella, avant
restauration des sols.
La stratigraphie de l'escalier devait faire apparaître, pour la première
fois, cinq niveaux d'occupation, s'étageant de la période néolithique au
milieu du Ier siècle, sur lesquels s'est élevé le complexe temple-basilique.
La mise au jour de nombreuses monnaies romaines, potins gaulois, de fibules
de la Tène et de Nauheim, de tessons de céramique d'Acco, de céramiques à
anses tunnelées et impressions digitées, soulèvent pour la première fois le
problème de l'antériorité d'occupation du site, que renforce la découverte de
structures complexes, creusées dans l'argile du substratum.
La fouille de contrôle, menée au centre de la cella, sous le socle qui
peut-être supportait la statue du dieu vénéré dans le temple, conduisit à la
jonction du second et troisième niveau, à la découverte d'un très
vraisemblable dépôt cultuel de fondation composé de trois monnaies : la
première malheureusement illisible lors de sa mise au jour, la seconde à
l'effigie de CLAUDE, la troisième de NERON.
Il est bien évidemment prématuré de vouloir tirer des conclusions
d'éléments encore fragmentaires, faute d'une étude complète du très important
mobilier découvert. Toutefois, la découverte des trois monnaies déposées dans
la zone strictement stérile sous le béton du socle, revêt une importance toute
particulière et permettra, après l'étude de la première monnaie, d'avancer
avec une quasi certitude une date plus précise de l'édification du temple.
Pour tous renseignements, s'adresser à Monsieur LEPAGE
7, rue du Petit Bonneveau à Poitiers
et Monsieur de la VAISSIERE à Vendeuvre.
---------------------------------- CHATEAU-LARCHER : « Donjon ».
RESPONSABLE : Monsieur Jérôme LEX.
Nature des travaux réalisés :
Débroussaillage, déblaiement de la couche superficielle, tamisage et
évacuation des remblais, installation d'un carroyage et relevés sur papiers
millimétrés.
Construction d'un abri protecteur (6 m x 4 m).
Principales découvertes
Dégagement partiel de deux murs en pierres taillées.
Le premier est orienté E. W. Nous l'avons appelé D-D' sur le relevé ;
celui-ci a une longueur de 10 mètres et une épaisseur d'un mètre. A
l'extrémité Est se trouve une construction antérieure à ce mur, également en
pierre, mais difficilement datable. Sa forme est ovale intérieurement. Il
s'agirait, soit d'une tour, soit d'une basse fosse. Au fond de celle-ci se
trouve une construction en pierre et de mortier rouge servant de fondation au
mur D-D'.
Le second sur A-A' est orienté N.E.S.W. Longueur, huit mètres, épaisseur
0,80 m. En A' se trouve un angle. Cette portion de mur repérée lors des
sondages précédents passe à quelques centimètres de la margelle du puits, pour
aboutir finalement au mur de la courtine (côté vallée). Il s'agirait donc de
constructions antérieures à celles non enfouies visibles des jardins qui
longent la rivière.
Entre ces deux murs non parallèles, un remblai compact est composé de
terre, de débris de mortier, d'enduits lissés, pierres, ardoises, tuiles
plates, courbes et d'une quantité de déchets culinaires. (Entre 0 m et 2
mètres) en D'4,5 et A'4,5 : 15 kg d'os, quelques morceaux de poteries et trois
épingles. A 0,70 m, un reste de sol en pierre (il s'agit de petites dalles
sans doute récupérées et posées sur ce remblai). Il est visible en D1, C1, C0,
B0.
Les personnes qui désireraient m'aider, peuvent m'écrire :
Monsieur Jérôme LEX
86370 CHATEAU-LARCHER
Tél : 45-43-33. Minimum 10 personnes. Hébergement prévu chez le
responsable, ou camping dans le pré voisin. Participation aux repas pris en
commun 10 F.
Pour visiter le chantier, me téléphoner ou m'écrire.
---------------------------------- CHAUVIGNY : « Château Baronnial de Chauvigny, XIème, XIIème et XVème
siècle ».
RESPONSABLE : Société Archéologique, Monsieur CAMUS.
Le chantier de fouilles a été ouvert en 1956. Depuis cette date les
recherches se sont poursuivies régulièrement.
Outre le dégagement de la douve sèche et des cours basses, les recherches
ont mis au jour : le rez-de-chaussée du Château du XVe, ses dépendances avec
cuisine et fours, les écuries, le casernement et le souterrain permettant
d'aller au puits.
Le résultat le plus intéressant fut le dégagement du Bastion sud qui a
permis d'en faire remonter l'origine à la date de construction du Donjon du
XIIe siècle avec remaniement au XVe par adjonction d'une tourelle
d'escalier et de profondes modifications et découverte du Cul de basse fosse.
De ces recherches, outre de nombreux tessons de poteries, boulets en pierre
ou fer, pointes de flèches ou d'arbalètes, fers de lances, etc... deux objets
intéressants ont été récupérés : un grand mortier en bronze (40 kilos) du
XVe et un chauffe-plats en céramique verte de même époque. Tous ces objets
ont été déposés au Musée de CHAUVIGNY.
Depuis un an les recherches sont axées sur le grand Donjon du XIIe. Elles
ont permis la mise au jour d'un quadrilatère intérieur dont les murs ont été
dérasés au niveau du seuil d'entrée. Ces murs de 1,20 m d'épaisseur ne sont
pas parallèles aux courtines du grand donjon et il pourrait s'agir d'une
construction antérieure, peut-être du XIe s. La poursuite des travaux
permettra peut-être une datation plus précise.
Dans cette fouille de très nombreux tessons de poteries très certainement
du XVe, un petit mortier en pierre, un petit fer de lance ont été récupérés.
Mais dans ces remblais se trouvent des morceaux de tuiles à rebord d'origine
gallo-romaine et du fond de la fouille a été retirée une pierre sculptée de
0,55 x 0,22 et 0,24 d'épaisseur. Cette sculpture représente une tête de femme
dont la face est malheureusement très abimée, mais les cheveux sont très bien
dessinés et nattés. Il doit s'agir là également d'un fragment gallo-romain,
cippe ou stèle. Ces objets peuvent provenir d'un bâtiment gallo-romain
extérieur au château mais aussi bien d'un bâtiment in situ ce qui ne serait
pas extraordinaire vue la situation stratégique de cet éperon rocheux.
Les fouilles s'effectuent d'octobre à juin, en principe les mercredis et
samedis après-midi de chaque semaine.
Responsable : Monsieur CAMUS
38, route de Lussac à CHAUVIGNY
Tél : 44.36.96.
---------------------------------- GENCAY : « Château de Gencay ».
RESPONSABLE : Monsieur VIGNAUD.
L'année 1973 a été surtout une année de travaux de consolidation de
certaines parties des ruines jugées dangereuses, du nettoyage et du
nivellement des douves : 600 m3 de débris enlevés. Aucune découverte n'a été
faite dans ces débris, seules les belles pierres de parement ont été mises de
côté en vue de futures restaurations.
Les sondages dans la cour du château ont eu lieu au mois d'août, mais ils
ont dû être interrompus par suite de travaux d'assainissement sur la route
d'accès aux ruines, ce qui a empêché l'approche d'un camion pour enlever la
terre fouillée.
DÉTAIL DES DÉCOUVERTES :
SECTEUR I :
Autour du puits : nombreux tessons de poterie, un demi-boulet de pierre de
12 cm, une pointe de flèche.
SECTEUR III :
Pont-levis : une pointe de flèche, nombreux tessons de poterie, une clef,
et deux monnaies.
SECTEUR VII :
Un casque a été découvert grâce à une sonde électronique à 0,40 m sous le
sol du XVe siècle. Une plaque en laiton, très minée, avec des trous sur la
circonférence pour permettre de la coudre sur des vêtements, représentant
Saint Sébastien.
SECTEUR VIII :
Sondage B : résultat des analyses du blé découvert en 1972, la datation
déterminée permet de penser que le mur à la base duquel a été découvert le
blé, mur qui passe sous les fondations d'un autre, pourrait être des vestiges
du premier château de GENCAY, La Tour de Moncabré, brûlé en 996.
---------------------------------- RESPONSABLE : M. René FRITSCH et son équipe de fouille
Propriétaires : Melles MICHEAU Hélène et Marguerite de Châtellerault.
Exploitant : Société ROLLAND et Cie, Route de Nonne à Châtellerault.
Sauvetage : René FRITSCH.
Sur ce terrain lors du décapage d'une quarantaine de centimètres, sont
apparues, à l'ouest du site médiéval, des traces grisâtres correspondant aux
restes d'une occupation gallo-romaine.
Architecture :
-- un four de potier carré de 1 mètre de côté à l'intérieur, formé d'une
murette de pierres diverses posées à plat liées à l'argile ocre jaune et d'un
alandier ouvert à l'E.S.E.
-- un puits à eau de 65 cm de diamètre, gallo-romain, maçonné en pierres
sèches et pierres de remploi avec morceaux de briques ou tuiles (au S. S-E. du
précédent).
-- une aire carrée, formée de tuiles à rebord jointives, de 1 m de
longueur, largeur non reconnue terrain voisin (au S. S-E. du puits).
Mobilier :
-- une statuette fruste en calcaire tendre (tuf) évoquant « Vénus ».
-- une fibule en bronze (à ressort nu et corde externe, Ier siècle).
-- une épingle à tête d'argent.
-- un style en fer.
Dans le puits : de nombreuses cruches à large goulot, terre commune,
souvent marquées de graffiti et de type semblable.
Dans la maçonnerie du puits : morceaux de chenet en terre cuite décorée de
chevrons et d'impressions digitales.
Près du four, contre la maçonnerie et à l'extérieur, plusieurs éléments
d'un moule à cavités semblables et de petite taille (moule à cabochons)...
Ces restes gallo-romains se trouvent dans une zone riche en vestiges de
même âge :
A 180 mètres d'un petit temple fouillé en 1969
A 200 mètres d'une aire circulaire de briques (four)
A 300 mètres du site des Bordes, 1971
(pour mémoire) A 300 mètres du village de l'Age du Bronze des Bordes.
---------------------------------- CHATELLERAULT : « Fort-Clain » site médiéval.
RESPONSABLE : M. René FRITSCH et son équipe de fouille
Propriétaires : Melles MICHEAU Hélène et Marguerite à Châtellerault.
Exploitant : Société ROLLAND et Cie, Route de Nonne à Châtellerault.
Sauvetage : Equipe René FRITSCH.
Exploitation de sables et de graviers qui, dans la partie Nord-Est de la
parcelle, sous le décapage d'une quarantaine de centimètres d'épaisseur, fait
apparaître des taches sombres, souvent gris-foncé, de forme circulaire.
Dans ces taches, des blocs noircis de pierre, apparaissaient dans une terre
très foncée, mêlés quelquefois à des tuiles et briques romaines.
Diamètre : 0,80 à 1,40 m
Profondeur : 0,10 à 0,80 m -- en forme de poches sphériques le plus
souvent.
Nombre de fosses explorées : 33, sur une centaine qui aurait existé là
selon les dires des ouvriers de l'entreprise ROLLAND.
L'une d'elles contenait une sépulture humaine qui a été bousculée par les
engins d'exploitation. Les ouvriers ayant recueilli les ossements, ils nous
ont été remis.
Le mobilier est abondant et varié mais la concentration est inégale dans
les fosses fouillées.
Plusieurs objets en fer :
2 serpes (à soie)
7 couteaux (à soie)
2 aiguilles
1 éperon de cavalier
plusieurs objets indéterminés.
Une monnaie a été découverte, monnaie de bronze, petit bronze, sans doute
tardif de l'époque gallo-romaine.
De la céramique abondante, médiévale, souvent flaminée à l'ocre.
Un objet en os : alène ou forte aiguille.
Faune : porc, cheval.
Les fosses médiévales attestent le stationnement de quelque durée d'une
population huamaine assez importante, peut-être un campement à quelque
distance (100 m) du confluent de la Vienne et du Clain.
Il pourrait, sous toute réserve, s'agir des restes d'une troupe militaire
en déplacement (franque, arabe ou plus récente...)
Ce site a donné, plus à l'ouest, les restes gallo-romains faisant l'objet
d'une autre notice détaillée.
---------------------------------- DOUSSAY : « La taille des Lys ».
RESPONSABLE : M. MARTIN
Le sauvetage entrepris en septembre 1972 a pour objet la mise au jour d'une
nécropole, qui s'avère être une nécropole mérovingienne. Les sarcophages
découverts sont constitués soit de grandes dalles en grès assemblées sans
ciment, soit de pierres de même matériau, arrondies. Cependant, on peut
remarquer que la majeure partie des sarcophages ne sont que des coffres à
entourage partiel ; un autre fait à signaler, c'est l'absence dans les
sépultures, mises au jour jusque là, de mobilier.
Nous avons eu à nous débattre avec certains problèmes, notamment, des
dégradations qui étaient causées à certains sarcophages ; nous avons pu y
mettre un terme avec l'appui de la gendarmerie de Lencloitre.
Responsable : Monsieur Daniel MARTIN
Rue Gambetta
86140 LENCLOITRE
---------------------------------- LA CHAPELLE-MOULIERE : « Les Grands Bornais ».
RESPONSABLE : M. René FRITSCH et son équipe de fouille
Propriétaire : Mme Vve GARNIER, demeurant à la Chapelle-Moulière.
Exploitant : Mr et Mme MASSET, à la Pigeallière -- Chapelle-Moulière.
Exploitation agricole des terres qui a mis au jour des morceaux de calcaire
taillé appartenant à des coffres de sarcophages. Nécropole mérovingienne.
Nombre des sépultures reconnues : 8
Types : 3 (en pleine terre) n° 1 -- 6 -- 7
5 (en coffres de pierre) la plupart du temps brisées.
Observations :
La disposition des sépultures dans cette nécropole est très variée.
Certaines d'entre elles (S. 1, 2 et 8) sont orientées O-E (tête à l'Ouest).
D'autres (S. 3 et S. 4) sont orientées S-SO. N-NE.
La sépulture n° 5 est orientée N-NO. S-SE.
Pour les sépultures de pleine terre, n° 6 et 7 aucune disposition n'a pu
être reconnue, ces sépultures ayant été très perturbées.
En outre, plusieurs groupes de pierres ont été découverts et leur présence
dans cette nécropole ajoute un caractère particulier.
Le 1er groupe forme un genre de CAIRN situé à peu près au centre de la
nécropole.
Le 2ème groupe forme une ligne d'appui au sarcophage de pierre de la
sépulture 3 sur sa paroi sud.
Le 3ème groupe forme deux lignes parallèles séparées par une distance de
0,50 m environ.
Ces sépultures situées à faible profondeur (de 20 à 40 cm de profondeur)
sous le niveau du sol ont beaucoup souffert par les travaux agricoles. Le
passage des charrues a arraché les couvercles qui ont été brisés et les
coffres ont eux-mêmes subi un sort identique. Dans plusieurs cas, les parois
ont été brisées presque jusqu'à leur base et il ne restait que le fond.
Les ossements sont en place normale dans la plupart des cas et en connexion
anatomique. Toutefois, les crânes sont souvent déplacés, voire détruits, leur
hauteur les ayant rendus plus vulnérables que les os longs.
Le mobilier est très rare.
La sépulture 6 a livré deux pièces de fer identiques disposées sur la
poitrine et pouvant être interprétées comme des fibules ansées...
Quelques tessons céramiques médiévaux ont été rencontrés au cours des
fouilles.
[p. 56]
A noter dans la sépulture 3, des ossements animaux (chien)
Il est à noter que cette nécropole n'a pu être fouillée entièrement car
cette entreprise eût nécessité l'exploitation d'une centaime de mètres carrés
de terrain et l'implantation d'un chantier de longue durée.
---------------------------------- POITIERS : « Sainte-Croix », nouveau musée.
RESPONSABLE : Monsieur REROLLE.
Ce sauvetage suit les fouilles faites en 1970-71 par Messieurs NICOLINI et
PAPINOT. Un rapport publié dans Gallia donne déjà les grandes lignes de ce
gisement.
Le sauvetage se trouvait donc facilité par la connaissance préalable de la
stratigraphie. Il avait pour but de compléter les observations en surveillant
la démolition des banquettes qui limitaient les carreaux de fouille, ainsi que
l'élargissement de la tranchée où sont maintenant coulés les sous-sols du
musée.
Ont participé à ce sauvetage, avec moi-même : Monsieur GENDRON, des
gardiens du musée et des ouvriers du service de l'Architecture de la Ville de
Poitiers.
Les résultats ont permis d'affiner le plan de ce quartier antique de
Limonum. La présence de très nombreuses fosses médiévales (XIIème,
XIIIème siècle) a également a été confirmée.
Les objets les plus notables sont les suivants :
-- Numismatique :
-- Un bronze d'Atectori qui confirme l'impression qu'on avait déjà eu d'une
occupation gauloise sporadique qui se marque par quelques tessons et des
charbons de bois à la limite de la terre vierge.
-- des bronzes du IIIème siècle dans le fin terreau qui occupait le fond
d'une canalisation.
-- Céramique :
-- Un fragment d'un bol à paroi mince des ateliers de Lyon, à décor « en
framboises » (couche du début du Ier siècle).
-- cruches locales intactes, datées de la fin du IIème siècle, dont l'une
à bec tréflé.
-- ovoïde en sigillée d'un type peu connu à décor incisé, datant du
IIIème siècle semble-t-il.
-- enfin, des fragments d'un vase métallisé d'un atelier de Trèves,
céramique très rare à Poitiers.
-- une deuxième lampe signée NERI (fin IIème siècleà d'exécution très
sommaire, a été trouvée au même endroit que celle trouvée lors des fouilles de
1970-71 ; ne serait-ce pas des surmoulages d'exécution locale ?
-- Verrerie : fragments de coupes côtelées, dont l'une du début du Ier
siècle.
-- autres trouvailles notables : une belle cuiller en bronze, une
deuxième tête de statue en pierre et des fragments d'une mosaïque polychrome
du IIème siècle.
[p. 58]
Du Moyen-Age ont été retrouvées trois lampes.
-- deux lampes à suif en balustre, l'une vernissée verte, l'autre ornée de
tores, cylindrique, avec trous de fixation dessous ;
-- la troisième étant calcaire en forme de tronc de cône inversé.
Ce sauvetage sera poursuivi à l'occasion de tranchées à creuser pour le
passage des divers réseaux qui alimentent le musée.
Responsable : Monsieur REROLLE
Conservation des musées de Poitiers
Rue Jean-Jaurès
86000 POITIERS
---------------------------------- POITIERS : « Place du Marché Notre-Dame ».
RESPONSABLE : Direction des Antiquités Historiques, Messieurs DARGIROLLE et
COURANT.
De la fin du mois de mai au début du mois de juillet, la construction d'un
parking souterrain, place Charles de Gaulle, nous a amenés à organiser un
sauvetage des vestiges archéologiques. Les conditions dans lesquelles nous
avons dû intervenir ne nous ont pas permis d'apporter la rigueur scientifique
requise pour mener à bien une fouille.
Les substructions mises au jour sont de diverses époques : contemporaines
(caves du XIXème siècle ; abri allemand de la seconde guerre mondiale),
médiévales (caves, escaliers à vis et quelques murs de gros appareils) mais
surtout gallo-romaines. Il est encore très difficile de déterminer
l'utilisation du grand bâtiment qui existait au Ier et au IIème siècle :
capitole, marché, partie d'un forum,... L'étude en cours de tous les relevés
et dessins, et la fouille envisagée entre le parking et le mur nord de
Notre-Dame nous permettront peut-être d'identifier cet ou ces édifices.
Le mobilier qui a pu être recueilli n'est qu'une infime partie du mobilier
existant. En dehors d'une mosaïque à décors géométriques noirs et blancs,
datant de la fin du Ier siècle, l'époque gallo-romaine nous a donné de
nombreux fragments de sigillée, actuellement à l'étude, et en particulier une
dizaine de marques de potiers, ainsi que des tessons de céramique commune. Les
époques médiévales et modernes nous ont laissé de nombreuses céramiques dont
certaines étaient intactes, à l'intérieur de deux fosses dépotoirs fouillées
en partie malheureusement.
---------------------------------- POITIERS : « Abbaye Saint-Cyprien ».
RESPONSABLE : Direction des Antiquités Historiques et Monsieur DARGIROLLE.
Le sauvetage de Saint-Cyprien se déroule encore et il n'est pas possible à
cette date de fournir un rapport sur cette opération.
Au cours des travaux de construction à l'hôpital Pasteur, construit sur les
restes de l'ancienne abbaye, des sarcophages ont été découverts et certains
détruits.
Monsieur DARGIROLLE assure la surveillance des travaux et relève à mesure
de l'avance des fouilles le plan de l'ancienne église romane et des
sarcophages encore en place.
---------------------------------- POITIERS : « Rue Monseigneur Augouard ».
RESPONSABLES : Direction des Antiquités Historiques, Messieurs LEPAGE et
BEAUPOU.
Des immeubles anciens ont été démolis dans l'angle des rues Riffault et
Monseigneur Augouard, laissant libre un vaste sur lequel devra par la suite
s'élever la Trésorerie Générale de la Vienne.
Grâce à une subvention du Ministère des Affaires Culturelles, des fouilles
importantes sont en cours. Les résultats sont très prometteurs tant en ce qui
concerne l'architecture que le mobilier. La céramique sigillée et commune y
est très abondante : de nombreuses monnaies ainsi que quelques objets de
valeur (Mercure en bronze, figurine en terre de l'Allier, fibules, etc...) ont
été découverts.
---------------------------------- RENSEIGNEMENTS DIVERS Sont à la disposition des responsables de prospections :
-- Des opuscules sur « la Règlementation Archéologique en France », édités
par le Ministère des Affaires Culturelles.
-- Des dossiers de « carreaux de fouille » (chemises destinées à contenir
les divers documents des rapports et à présenter synthétiquement les
découvertes effectuées par carreaux).
-- Des fiches, céramiques, métaux, objets divers, permettant une analyse
rationnelle du mobilier découvert.
-- Des fiches sépultures et squelettes.
Demande d'autorisation de prospection.
1°) Les demandes d'autorisation de prospections doivent être effectuées de
la façon suivante :
-- Demande d'autorisation de fouilles : remplir en deux exemplaires les
imprimés délivrés à cette fin par la Direction Régionale et les faire parvenir
à Poitiers avant le 1er décembre de l'année précédant l'ouverture du
chantier.
-- Demande d'autorisation de sondages : même formalité.
-- Demande d'autorisation de sauvetages : selon l'urgence, imprimés,
lettres ou communications téléphoniques à la Direction Régionale.
2°) Rappelons que des subventions peuvent être obtenues :
-- Pour les chantiers de fouille (demande chiffrée et justifiée avant le
1er octobre afin de figurer dans le rapport de conjoncture).
-- Pour les sauvetages, demande à la Direction Régionale selon les besoins.
N. B. : Quelque soit l'opération menée, l'autorisation est obligatoire.
A propos des rapports et des justifications de subventions :
Un soin tout particulier doit être apporté à la rédaction des rapports de
fin d'année. Il est indispensable de fournir avant le 1er décembre de
l'année en cours un rapport détaillé sur les activités archéologiques sur le
site ou les sites qui ont fait l'objet d'une autorisation dans le courant de
l'année. Ce rapport doit comprendre obligatoirement un plan de situation, un
relevé général des vestiges, une synthèse des découvertes effectuées, une
description analytique par carreau accompagnée de photographies, plans et
coupes.
Il est fortement recommandé d'organiser ces documents et de les présenter
classés avec un sommaire. Ne pas omettre d'établir une liaison entre ces
documents et ceux de l'année précédente le cas échéant, ainsi que d'indiquer
la suite envisagée des prospections.
Ce rapport doit être fourni en double exemplaire.
En ce qui concerne les justifications de subventions, il est
indispensable :
1°) d'établir un état récapitulatif des factures numérotées.
2°) de fournir des factures pour la totalité de la subvention accordée ou
de faire le reversement des reliquats.
3°) que les justifications soient réellement des factures portant les noms
et adresses du vendeur ou du fournisseur de services avec une signature.
La nomenclature des produits achetés ou des services rendus, le prix à
l'unité et le prix total, qu'elles soient signées par le responsable du
chantier (elles doivent être fournies en double exemplaire, l'un d'eux étant
nécessairement l'original).
Les bons ou tickets de caisse ne sont pas recevables.
Si vous avez quelques difficultés dans la rédaction de vos rapports ou la
présentation de vos justifications n'hésitez pas à prendre contact avec la
Direction Régionale.
[p. 1]
========
[non paginé]
CIRCONSCRIPTION POITOU-CHARENTES
LE 9 JUIN 1973
==============
Messieurs Jérôme LEX Château-Larcher 86370
Samuel CAMUS Chauvigny 86300
André DEBORD 10, rue E. Desbiot Caen 14000
Gustave RABY Les Bouchauds, Rouillac 16170
J. Paul PERAUDEAU Route du Breuil Mingot Poitiers 86000
Mademoiselle Geneviève DURAND Place C. Krebs, Chatellerault 86100
Messieurs René FRITSCH 39, av. Albert Camus, Chatellerault 86100
Julien BRUNEL 10, rue de la Treille, Melle 79500
Jean METAYER Ecole Fénélon, 36, rue Massiou La Rochelle 17000
Jean FLOURET 51, rue du Canada, La Rochelle 17000
Luc BUCHERIE 30, rue du Collège, La Rochelle 17000
Pascal EVEN 1, rue de Holvège, La Rochelle 17000
François MARCHAND 6, rue des Dames, La Rochelle 17000
Madame Simone de LAVERGNE La Frissonnière, Saint-Léomer 86290
Messieurs Emile de LAVERGNE La Frissonnière, Saint-Léomer 86290
Florentin REIX Curé, Bourg Archambault 86390
Michel REROLLE 9, rue Victor Hugo, Poitiers 86000
Jean SEMIONOFF-BRU 220, avenue de Nantes, Poitiers 86000
Jacques GUILHOT Saint-Cybardeaux, Rouillac 16170
Jean MICHAUD Foussignac, Jarnac 16200
Michel SAUZET « Brassac », Suaux 16670
Gérard CHAMPALOU Tour-Mirande, Vendeuvre 86380
Michel AUCHER Les Charmilles, route de la Torchaise,
Madame Marie-Reine AUCHER Vouneuil s/Biard, Poitiers 86000
Messieurs Gérard de LANGAVANT Les Chatelliers, Sainte-Eanne 79800
René GILBERT 4, rue des Ecoles, La Crèche, 79260
Raymond PROUST 10, rue du Temple, Chef-Boutonne 79110
Marius GAGNERE La Billauderie, Villefagnan 16240
Bernard DEBIEN Lycée Technique, Niort 79000
Jacques DASSIE 8, rue des Réservoirs, Versailles 78000
Camille GABET 16, rue Pottier, Rochefort 17300
Francis CHABEAUD 1 bis rue Saint-Martin, Angoulême 16000
Jean de la VAISSIERE Vendeuvre du Poitou 86380
Jean Marc DEGORCE 16/1238 Rue du Fief des Hausses Poitiers 86000
Marc LEPAGE 7, rue du Petit Bonneveau, Poitiers 86000
Mademoiselle Annie JEANNOT 2, rue du Marché, Poitiers 86000
Messieurs Georges GERMOND 13, bd du Parnasse, Chatillon/Thouet Parthenay 79200
José GOMEZ C.E.S. Jarnac 16200
Patrick PIBOULE 5, place Leclerc, Montmorillon 86500
Madame Juliette HOURS Laboratoire du Musée du Louvre, Paris Ier
Messieurs Laurent HOURS Laboratoire du Musée du Louvre, Paris Ier
Michel RE 12, rue Domergue, Niort 79000
Jean CHAPELOT 165, rue de Bagneux, Montrouge 92120
Alain DARGIROLLE App. 334 Le Studel, Poitiers 86000
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CHATELLERAULT : « Fort-Clain » site gallo-romain.
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